Wynne défend le salaire minimum à 15 $ de l’heure

La première ministre de l'Ontario, Kathleen Wynne Crédit image: Jean-François Morissette

TORONTO – Alors que les consultations publiques sur l’augmentation du salaire minimum à 15 $ de l’heure battent leur plein aux quatre coins de la province, la première ministre, Kathleen Wynne, s’est portée à la défense de sa mesure, indiquant qu’elle allait améliorer la vie de plusieurs Ontariens.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

Plusieurs entrepreneurs et groupes d’intérêts ont profité des consultations publiques des derniers jours pour s’opposer à la hausse du salaire minimum, stipulant que les petites entreprises n’ont pas les moyens financiers d’augmenter la rémunération des employés sans augmenter les prix à la consommation.

Kathleen Wynne a assuré qu’elle allait travailler avec les petites et moyennes entreprises de la province pour implanter le salaire minimum à 15 dollars de l’heure en 2019.

La première ministre ontarienne a aussi tendu la main aux entrepreneurs pour trouver des solutions.

« Je sais qu’il y a des petites entreprises qui sont inquiètes et qui font face à des défis, mais plusieurs entrepreneurs pensent qu’augmenter le salaire minimum (à 15 $ de l’heure) est le bon chemin à prendre », a-t-elle toutefois nuancé.

Des entrepreneurs ont également profité des rencontres pour demander au gouvernement de repousser l’implantation de cette mesure, prétextant le rythme trop rapide d’augmentation de la rémunération minimale.

Face à ces critiques, la première ministre Wynne a simplement rappelé que le gouvernement restait engagé à « rendre la vie plus abordable pour les Ontariens ».

« Nous voulons nous assurer qu’en Ontario, si vous travaillez à temps plein, vous allez être capable de joindre les deux bouts » – Kathleen Wynne

Actuellement, le salaire minimum de l’Ontario se situe à 11, 40 dollars de l’heure. Le 1er janvier prochain, il montera à 14 dollars de l’heure, avant de s’établir à 15 dollars en 2019.

Depuis des semaines, la Fédération canadienne des entreprises indépendantes (FCEI) s’insurge de la proposition du gouvernement Wynne.

« Les petites entreprises n’ont pas la même marge de manœuvre que les grandes entreprises et devront faire des choix difficiles, ce qui inclut couper des emplois et réduire les heures de travail » avait déploré Julie Kwiecinski, directrice pour l’Ontario pour la FCEI, au moment de l’annonce du gouvernement.

Vers une nouvelle société de la Couronne?

Sur un autre sujet et au lendemain du début de la consultation provinciale sur la légalisation de la marijuana au pays, Mme Wynne n’a pas fermé la porte à la création d’une nouvelle société de la Couronne pour encadrer la vente.

« Je crois fermement que nous devons avoir une structure pour réguler la vente de cannabis similaire ou égale à ce qui se fait en matière d’alcool. À savoir si ce sera une nouvelle structure ou un ajout aux produits vendus au LCBO, toutes les options sont étudiées », a déclaré Mme Wynne.


Mme Wynne a également indiqué que la légalisation du cannabis devrait occuper une partie des discussions de la rencontre estivale du Conseil de la Fédération la semaine prochaine à Edmonton.

« Nous allons regarder ce que les autres juridictions font et vont faire », a-t-elle assuré.

Un voyage aux États-Unis

La première ministre doit s’envoler sous peu pour un voyage aux États-Unis où elle doit participer à la rencontre estivale de la National Governors Association (NGA) en compagnie du premier ministre du Canada, Justin Trudeau.

Mme Wynne a rappelé qu’il était important de combattre le protectionnisme américain et de poursuivre les bonnes relations avec les États voisins du sud de la frontière.