Université : le rapport demandé au plus vite

Reza Moridi, ministre de la Formation et des Collèges et Universités de l'Ontario. Archives, #ONfr

TORONTO – Des voix s’élèvent à Queen’s Park et dans la francophonie ontarienne pour demander au gouvernement libéral de Kathleen Wynne de rendre public au plus vite le rapport d’un comité consultatif qui recommande le « démarrage » d’une université de langue française dans la région du centre et du sud-ouest de la province.

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

Le comité consultatif sur l’éducation postsecondaire de langue française dans le centre et le sud-ouest de l’Ontario recommanderait dans un rapport au gouvernement d’accorder un « financement de démarrage pour une université de langue française » dans le corridor Toronto-Windsor, selon ce qu’a appris #ONfr.

Le ministre responsable de l’Enseignement supérieur, Reza Moridi, a le rapport sous les yeux depuis la mi-mars mais il pourrait le rendre public seulement à la mi-juin, soit après la session parlementaire.

La néo-démocrate France Gélinas parle d’un retard « délibéré » de la part des libéraux. « Ils essaient de gagner du temps. Ils veulent éviter les questions de l’opposition. Ils n’ont pas de solution », lance-t-elle à #ONfr. « Ça me décourage complètement! »

L’élue de Nickel Belt exhorte le gouvernement à rendre public le document. Elle croit qu’il serait possible de financer dès cette année, à même le budget actuel de la province, la création d’un conseil des gouverneurs transitoire qui serait, à son tour, chargé d’assembler le montage financier d’une nouvelle université de langue française.

« C’est une autre façon de retarder le processus », déplore le chef progressiste-conservateur Patrick Brown. « Si le gouvernement jugeait ce projet important, il rendrait le rapport public dès aujourd’hui. Mais ce n’est clairement pas une priorité pour ce gouvernement. La communauté francophone est déçue », dit-il.

« Inacceptable­ »

Les libéraux de Kathleen Wynne ont souvent dit attendre les conclusions de leur comité consultatif sur l’éducation postsecondaire de langue française dans le centre et le sud-ouest de la province avant de s’engager plus loin sur le chemin d’une université franco-ontarienne.

« Nous trouvons inacceptable que le ministre Moridi retienne (la) publication (du rapport) pendant plusieurs mois, surtout dans le contexte où la communauté franco-ontarienne attend depuis des années que le gouvernement trouve des solutions durables quant à la question du postsecondaire en français », presse Geneviève Borris, coprésidente du Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO), qui mène la charge avec plusieurs autres organismes pour la création d’une université « par et pour » les francophones de la province.

Le ministre Reza Moridi dit, pour sa part, qu’il « reconnaît le niveau d’intérêt public sur ce sujet important » et qu’il « continue d’examiner attentivement » les recommandations du comité consultatif.

« Je tiens à réitérer que le gouvernement partage l’objectif de répondre au besoin croissant de programmes d’études postsecondaires en français dans la grande région de Toronto et plus largement dans le centre et le sud-ouest de l’Ontario », écrit Melissa Di Costanzo, du bureau du ministre de l’Enseignement supérieur, dans un échange de courriels avec #ONfr.