Université franco-ontarienne : le rapport de Dyane Adam se fait attendre

Le président de l'AFO, Carol Jolin. Crédit image: Patrick Imbeau

TORONTO – Les militants francophones prennent leur mal en patience dans l’attente du rapport de Dyane Adam. Le document de la présidente du comité de planification pour le démarrage d’une université franco-ontarienne est toujours attendu sur le bureau du gouvernement avant le 30 juin.

À deux jours de la date d’échéance, l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) ronge son frein. « Nous voulons que le rapport soit déposé, et ensuite qu’il soit rapidement public », soutient le président Carol Jolin.

L’autre « partenaire » de l’AFO dans l’édification d’une université franco-ontarienne retient aussi son souffle. « On s’attend encore à ce que le rapport soit déposé pour le 30 juin », souligne la coprésidente du Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO), Josée Joliat. « Le plus tôt possible permettrait que ça ne devienne pas un enjeu électoral. »

Les deux organismes espèrent toujours une annonce avec un fonds de démarrage de 60 millions de dollars. Une somme déjà souhaitée dans le dernier dépôt budgétaire provincial au mois d’avril.

Questions sans réponses

Si le rapport de l’ancienne commissaire aux langues officielles et son comité est tant attendu, c’est aussi parce que certaines questions restent toujours sans réponses pour les militants. À savoir si la structure proposée sera affiliée ou non à une autre université, et si le plan répondra aux besoins des étudiants de tout l’Ontario. La mise sur pied d’un « conseil des gouverneurs transitoire » devant assurer le démarrage de l’établissement est aussi vivement espéré.

« Nous n’avons pas d’attentes irréalistes, nous voulons juste que l’université grandisse », soutient Mme Joliat, mesurée.

Le choix d’un modèle d’affiliation est en tout cas pressenti par M. Jolin. « Ce que Mme Adam nous a dit, c’est que lorsqu’une université démarre, elle est bien souvent affiliée. Nous visons cependant à long terme que l’établissement devienne indépendant. »

Depuis quelques mois, les trois groupes francophones les plus impliqués dans la création d’une université (AFO, RÉFO et la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne) ont rappelé à plusieurs reprises « l’urgence » de la mise en place d’une université.

Lalonde ne donne pas d’échéancier

Marie-France Lalonde se veut pourtant catégorique : le rapport sera rendu public. Mais la ministre déléguée aux Affaires francophones n’est pas en mesure de donner d’échéancier sur cette publication.

« Je ne veux pas m’avancer à parler de date (…). Il y a toujours un intérêt de la rendre publique », indique la ministre, en entrevue pour #ONfr.

Difficile dans ces conditions de savoir si le rapport de travail de Mme Adam a déjà été remis au gouvernement de l’Ontario.

Les propos de Mme Lalonde pourraient indiquer que non. « Une fois que nous allons recevoir le rapport, nous allons le lire. On s’attend à un rapport volumineux. »

Il y a quelques jours, l’hebdomadaire L’Express de Toronto avançait la date de septembre 2018 pour le début des travaux de « construction ou d’aménagement d’un édifice au centre-ville », en partenariat avec la Maison de la francophonie de Toronto et le Collège Boréal.

En juin 2016, le dévoilement du premier rapport d’un comité d’experts sur l’accès aux études postsecondaires en français dans le centre et le sud-ouest de l’Ontario s’était effectué… quatre mois après que le gouvernement ait reçu le document.

 

Article écrit avec la collaboration de Jean-François Morissette