Université franco-ontarienne : la déception des représentants du Nord

L'ACFO du grand Sudbury fait partie des trois signataires du communiqué de presse. Archives

Après les étudiants franco-ontariens, au tour des résidents du Nord de protester. Dans une sortie commune, le lundi 6 février, l’Association des francophones du Nord-Ouest de l’Ontario (AFNOO), l’ACFO du grand Sudbury et l’ACFO-Témiskaming déplorent l’absence de représentants pour la région du Nord au sein du comité de planification de l’université franco-ontariennne.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

La solution pour eux : la présence d’une personne de l’endroit sur ce comité annoncé en septembre dernier et devant préparer un rapport au gouvernement pour les étapes futures de la réalisation de l’édifice.

Autour de la présidente du groupe, l’ancienne commissaire aux langues officielles du Canada, Dyane Adam, les six autres membres viennent essentiellement de la région du Centre-Sud-Ouest.

« C’est dommage et inquiétant », laisse entendre François Hastir, directeur général de l’AFNOO, en entrevue avec #ONfr. « Il y a des atouts positifs et négatifs à ce projet d’université dans le Centre-Sud-Ouest de l’Ontario. Il faut tenir compte de l’exode de plus en plus important des jeunes du Nord, et que beaucoup d’institutions scolaires pourraient être impactées. »

Une référence directe à l’Université Laurentienne, l’Université de Hearst, l’Université de Sudbury ou encore le Collège Boréal.

D’habitude moins politisée que ses homologues, l’ACFO-Témiskaming se montre tout aussi inquiète. « Le Sud se plaint qu’on est souvent en train de nous plaindre dans le Nord. On forme quand même une superficie de 90 % du territoire », analyse Jean-Claude Carrière, agent de développement communautaire pour l’organisme.

Par le biais du communiqué commun, les trois groupes veulent surtout montrer un message d’unité, avec l’espoir d’obtenir une nouvelle représentation. « On est une voix unie. On vit les mêmes réalités. L’université franco-ontarienne reste un projet provincial », fait part à #ONfr, Marie-Ève Pépin, de l’ACFO du grand Sudbury.

Les trois organismes porte-paroles des francophones dans le Nord l’Ontario ont d’ailleurs envoyé une lettre avec leurs doléances à la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle, Deb Matthews. La ministre déléguée aux Affaires francophones, Marie-France Lalonde, a été mise au courant de l’initiative.

Lundi en soirée, le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle a transmis sa réponse à #ONfr : « En réponse au rapport « le Temps d’agir » du Comité consultatif sur l’éducation postsecondaire en français dans le Centre Sud-Ouest de l’Ontario, le gouvernement a créé un conseil de planification et a choisi Dr. Dyane Adam comme présidente. Elle dirige ce conseil en explorant toutes les options pour une université de langue française dans le Centre Sud-Ouest de l’Ontario Encore une fois, ce conseil de planification a été créé pour répondre aux recommandations du Comité consultatif et, de ce fait, continuera à se concentrer dans le Centre Sud-Ouest de l’Ontario. »

Dans une lettre ouverte publiée le jeudi 1er décembre, le Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO) et la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO) avaient eux aussi dénoncé avec véhémence l’absence de l’un des leurs sur ce comité.

« En ne nommant aucun jeune au Conseil, le gouvernement exclut aussi du processus le segment de la population qui s’est le plus mobilisé pour la réussite de ce projet », écrivaient alors les deux associations, dans leur missive.