Université franco-ontarienne : un organisme du Québec veut financer

Le président de la Société Saint-Jean-Baptiste, Maxime Laporte, au Banquet de la francophonie. Sébastien Pierroz

ROCKLAND – L’allocution de Maxime Laporte lors du Banquet de la francophonie de Prescott et Russell n’est pas passée inaperçue, samedi 2 avril. Le président de la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) a montré son intérêt pour financer le projet d’une université franco-ontarienne.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

L’investissement s’effectuerait au nom de la Fondation pour la langue française, elle-même affiliée à l’organisme, mais avec une mission plus pancanadienne et apolitique. Anciennement connu sous le nom de la Fondation Langelier, ce groupe « rénové » l’an passé consacre une partie de son financement aux initiatives francophones en milieu minoritaire.

La mention sur l’université franco-ontarienne dans le discours de M. Laporte a reçu une salve d’applaudissements. En entrevue pour #ONfr peu après, le président de la SSJB a détaillé son engagement : « La fondation pour la langue française est à but philanthropique. Sur l’université, nous sommes prêts à mettre des dizaines de milliers de dollars. »

Objectif pour M. Laporte? Faire entrer plus de cinq millions$ de dons dans les caisses de la Fondation dans les cinq prochaines années. Lancée très récemment, l’initiative aurait déjà permis de récolter 10% de la somme souhaitée. Une partie serait donc dédiée au projet rêvée par les étudiants franco-ontariens.

« Je voulais exprimer un sentiment de solidarité que l’on ressent du Québec envers les Franco-Ontariens (…) Tous les Québécois devraient appuyer ce projet extraordinaire de créer enfin une université de langue française en Ontario, sachant qu’il y’a déjà trois universités de langue anglaise au Québec. C’est une question de réciprocité entre le Québec et l’Ontario, une valeur à laquelle René Levesque était très attaché (…) La création de l’université va dans le sens de l’histoire. »

Sur la cible visée par le possible investissement dans l’université franco-ontarienne, M. Laporte reste tout de même flou : « Une université se bâtit avec des fonds publics, mais aussi avec des fonds privés. En tant qu’organisme privé, nous voulons justement participer à ses fonds privés. »

Le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), Denis Vaillancourt, était sans surprise parmi les quelque 400 convives cette grande messe de la francophonie. Et le discours de M. Laporte l’a plutôt séduit, mais avec des réserves.

« La journée qu’il y aura une université de créée, il faudra effectivement la pérenniser avec des fonds peut-être destinés aux étudiants ou à la recherche, mais le mandat de la créer appartient toujours au gouvernement provincial », a-t-il laissé entendre à #ONfr.

Meilleur : « Sans commentaire »

Également interrogée sur son avis concernant l’allocution du président de la SSJB, Madeleine Meilleur a donné une réponse pour le moins lapidaire : « Ce que je pense que la Société Saint Jean-Baptiste vienne nous dire qu’on devrait avoir une université franco-ontarienne? Sans commentaire. »

Outre cette note politique, la soirée a suivi son habituel rituel fait des remerciements et de célébrations. Maurice Godard, Gilles Fournier, Bruno Lecot et Jocelyne Leroux ont été intronisés à l’Ordre de la Francophonie de Prescott et Russell, tandis que Jean-Sébastien Boye et Julien Lalonde ont reçu le Prix jeunesse Thomas Godfroy.

Exception cette année, il n’y avait pas véritablement d’invité d’honneur présent au banquet. Au début de l’événement, la ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, s’est exprimée dans une vidéo.