Un an après sa nomination à l’OAF, Lalonde défend son bilan

La ministre déléguée aux Affaires francophones, Marie-France Lalonde.
La ministre déléguée aux Affaires francophones, Marie-France Lalonde.Crédit image: Maxime Delaquis

TORONTO – Un an après sa nomination à titre de ministre déléguée aux Affaires francophones, Marie-France Lalonde reste engagée à la création d’une université franco-ontarienne, alors que le rapport Adam est attendu avant la fin du mois.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

En septembre dernier, le gouvernement ontarien a nommé l’ancienne commissaire aux langues officielles du Canada, Dyane Adam, à titre de présidente d’un comité de planification sur l’université franco-ontarienne.

Le gouvernement doit recevoir le rapport du groupe de travail à la fin du mois de juin et Marie-France Lalonde avoue être très excitée de voir ce qui sera annoncé par Mme Adam.

« On est rendu à une étape significative et définitive parce que la planification va permettre au gouvernement d’avoir un plan concret », a-t-elle expliqué en entrevue à #ONfr pour souligner sa première année à titre de ministre déléguée aux Affaires francophones.

À cet effet, Mme Lalonde indique que le rapport sera très précis et pourra aller jusqu’à donner un budget pour l’établissement.

« Quand je dis aux gens que l’on est engagé et que c’est un engagement clair et concret, je ne le dis pas juste pour le dire, mais parce qu’on y croit » – Marie-France Lalonde

À savoir si le rapport du comité de Dyane Adam allait être rendu public, Marie-France Lalonde est catégorique.

« Je ne verrais pas pourquoi il ne serait pas rendu public, nous n’avons rien à cacher », explique-t-elle.

Pour elle, il est tout de même important que le gouvernement prenne connaissance du rapport avant de le rendre public. Mme Lalonde ajoute qu’un projet de loi serait aussi dans les plans, dépendant des recommandations faites par Dyane Adam.

« On comprend le par et pour et l’on veut être ouvert et flexible. Nous verrons le rapport à la fin juin », a cependant attesté la ministre.

 

Fière de son bilan

Le 13 juin 2016, Marie-France Lalonde remplaçait Madeleine Meilleur comme voix pour les francophones au gouvernement en devenant la ministre déléguée aux Affaires francophones. Un an plus tard, la principale intéressée se dit fière de son bilan.

« C’est une année qui a été riche et très occupée, avec des défis oui, mais beaucoup d’opportunités. »

Les dossiers ont d’ailleurs été nombreux sur le bureau de travail de la ministre au cours de la dernière année. Parmi ceux dont elle est le plus contente, l’adhésion de l’Ontario à l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) en novembre dernier, arrive en haut de la liste.

(La ministre déléguée aux Affaires francophones de l’Ontario, Marie-France Lalonde, en compagnie de la Secrétaire générale de l’OIF, Michaëlle Jean. Crédit photo : Courtoisie)

Mme Lalonde indique également que la création d’un fonds d’un million de dollars pour les organismes communautaires dans le but « de faire rayonner la francophonie » est un leg tout aussi important.

Une annonce concrète doit encore être faite à l’automne dans ce dossier, explique Mme Lalonde, pour que les fonds soient disponibles dès janvier prochain.

Toutefois, l’enveloppe sera récurrente sur les trois prochaines années, a-t-elle assuré.

« On va avoir un fonds communautaire qui va être géré par et pour les francophones et qui va aider à faire rayonner la créativité des Franco-Ontariens », a-t-elle insisté.

La création d’un hymne officiel pour les francophones de la province et l’annonce du site pour le monument franco-ontarien sur le terrain de Queen’s Park sont également des dossiers qu’elle est fière d’avoir vu avancer.

Bien qu’elle indique que plusieurs dossiers francophones aient progressé au cours de cette année, la ministre Lalonde estime qu’il reste encore beaucoup de travail à faire, notamment dans le domaine de la santé.

« On travaille très fort à améliorer l’accès et l’offre de services en français, c’est important pour moi, c’est un défi, nais aussi une opportunité », a-t-elle commenté.

 

Un bilan mitigé croit l’opposition

Gila Martow, députée de Thornhill et porte-parole du Parti progressiste-conservateur (Parti PC) de l’Ontario aux Affaires francophones, note que bien des dossiers francophones doivent encore avancer en Ontario français, dont celui de l’immigration.

Elle invite la ministre Lalonde à bouger dans ce dossier, alors que l’Ontario est encore loin de la cible des 5 % d’immigrants francophones.

Pour sa part, France Gélinas, critique du Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario en francophonie, est plus tranchée dans son bilan. Pour elle, la dernière année n’a pas été à la hauteur des attentes.

« Il y a beaucoup de beaux sourires, beaucoup de demandes de patience, mais peu de gestes concrets », s’est-elle exclamée.

Bien qu’elle salue l’entrée de l’Ontario dans l’OIF, Mme Gélinas espère que les grands dossiers débloquent dans les prochains mois, mais avoue que l’échéancier électoral compliquera la tâche de Mme Lalonde. La députée de Nickel Belt craint qu’il ne soit trop tard pour certains dossiers, dont la refonte de la Loi sur les services en français, qui a été promise par la ministre déléguée aux Affaires francophones en novembre dernier.

 

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