Postsecondaire : Queen’s Park arrête son choix sur Markham

Le ministre Reza Moridi, à droite, a annoncé la construction d'un campus satellite de l'Université York à Markham, au nord de Toronto.

 

MARKHAM – Le gouvernement libéral à Queen’s Park y est allé d’une annonce à faire rougir d’envie les étudiants franco-ontariens, le mercredi 20 mai. Il a donné à l’Université York son appui pour la construction d’un campus satellite de 4000 places à Markham, au nord de Toronto.

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault

Le futur campus de l’Université York (UY) à Markham devrait offrir « un vaste éventail de programmes d’études » dans les domaines des affaires, des arts et des sciences sociales. Certains de ces programmes seraient offerts conjointement avec le collège Seneca, qui est partenaire dans le projet.

« Il s’agira du premier campus universitaire dans la région de York. Un campus qui offrira, à un coût raisonnable, une option locale pour les étudiants dans cette région qui connaît une forte croissance démographique et qui est présentement sous-desservie », a déclaré Reza Moridi, ministre responsable de l’enseignement postsecondaire à Queen’s Park, lors d’une annonce sur le futur site de l’UY à Markham, le 20 mai.

La langue d’enseignement au futur campus de Markham sera l’anglais. Les étudiants pourront toutefois se prévaloir des cours en français offerts par l’UY au collège universitaire Glendon, à Toronto.

 

Forte croissance

L’UY prévoit inaugurer son campus de Markham d’ici 2021 sur un site qu’elle décrit comme un véritable « centre nerveux » de la banlieue nord de Toronto, à côté du nouveau complexe sportif Atos – bâti pour les Jeux panaméricains 2015 – et à un jet de pierre des transports en commun et de l’autoroute à péage 407.

« Un campus dans la région de York a toujours fait partie des aspirations de l’Université York », a indiqué Mamdouh Shoukri, recteur de l’établissement dont le campus principal est situé dans le nord de Toronto. « La Ville de Markham est située géographiquement dans un centre urbain qui connaît l’une des croissances les plus rapides au pays. Et c’est le cœur de l’économie du savoir de l’Ontario. »

L’UY prévoit investir 45 millions $ dans son nouveau campus. La région de York a promis d’y allonger jusqu’à 25 millions $ et la municipalité a fait don du site de cinq acres, chemin Kennedy. La province n’a, pour sa part, pas précisé sa contribution.

« Jusqu’à aujourd’hui, la région de York était la plus grande agglomération municipale en Amérique du Nord qui ne possédait pas une université. Mais ça va changer », s’est réjoui Wayne Emmerson, président du gouvernement régional qui inclut les municipalités de Markham, Richmond Hill et Vaughan, entre autres. « Nous allons voir des bénéfices sociaux substantiels découler d’un établissement d’enseignement postsecondaire, tant à court terme qu’à long terme. »

La région de York compte un peu plus de 1 million d’habitants, soit près de 15% de la population totale de la grande région métropolitaine.

L’Université York et le collège Seneca ont tiré leur épingle du jeu parmi près d’une vingtaine de soumissions pour des projets majeurs d’expansion au niveau postsecondaire, un an après que le gouvernement libéral de Kathleen Wynne eut lancé un appel d’offres « visant à agrandir (des) campus ou à en construire dans les régions insuffisamment desservies ».

 

Un frein pour l’Ud’O

Le feu vert de la province à l’UY vient par contre freiner les ambitions de l’Université d’Ottawa (Ud’O) à Woodstock, où l’établissement ottavien souhaite installer un campus satellite entièrement francophone. Ce projet viendrait répondre à une demande de la population étudiante de langue française largement sous-desservie du sud-ouest de l’Ontario.

L’Ud’O a dit demeurer « fermement résolue à jouer un rôle prépondérant dans les études postsecondaires pour les francophones de la province » et chercher « d’autres occasions de collaborer à l’avenir avec Woodstock et Oxford », dans un échange de courriels avec #ONfr, le 20 mai. « À ce point-ci, nous allons réunir tous nos partenaires, dont ceux du milieu scolaire, pour déterminer les prochaines étapes », a aussi fait savoir l’établissement.

Le Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO), qui milite pour la création d’une université « par et pour » les Franco-Ontariens d’ici 2018 à Toronto, n’a pas immédiatement réagi à l’annonce des projets d’expansion de l’UY à Markham.

Le ministre Reza Moridi a dit préparer un autre appel d’offres en 2016 pour élargir l’offre de programmes d’études postsecondaires dans les régions de Halton et de Peel, à l’ouest de Toronto. Les jeunes âgés de 18 à 24 ans compteraient déjà pour 11% de la population dans ces deux régions. Un groupe appelé à grandir encore de 20% au cours des deux prochaines décennies, selon des projections de la province.