Peu de progressistes-conservateurs à la journée francophone du parti

Le chef du PC de l'Ontario, Patrick Brown, et Gila Martow, critique du parti en matière de francophonie, devant ue trentaine d'acteurs francophones. Crédit image: Jean-François Morissette

TORONTO – Des représentants de la communauté franco-ontarienne ont été invités à rencontrer les membres du caucus du Parti progressiste-conservateur (Parti PC), le lundi 15 mai, lors de sa « Journée de la francophonie ». Cependant, peu d’élus progressistes-conservateurs se sont libérés pour l’événement.

ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER
efgauthier@tfo.org | @etiennefg

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

Carol Jolin, le président de l’Assemblé de la francophonie de l’Ontario (AFO), a pris la parole en anglais à l’intention des députés progressistes-conservateurs. Il a présenté les grands enjeux et demandes des Franco-Ontariens aux membres du caucus conservateur. Mais seuls deux députés progressistes-conservateurs ont assisté à la totalité de sa présentation. Deux ou trois autres sont entrés, mais seulement à la fin de son allocution, et uniquement pour quelques minutes.

Patrick Brown, le chef du Parti PC, a défendu ses troupes. Ses députés étaient occupés à la rencontre hebdomadaire du caucus, a-t-il soutenu, sans expliquer pourquoi elle avait lieu en même temps que l’événement francophone organisé par son parti.

L'invitation envoyée par le PC de l'Ontario aux francophones
L’invitation envoyée par le PC de l’Ontario aux francophones

Après la présentation de Carol Jolin, Patrick Brown a livré un discours à saveur économique aux groupes francophones qu’il avait invités.

M. Brown assure que son parti est de plus en plus ouvert à la francophonie. « Je recherche des candidats qui sont des vedettes dans la communauté franco-ontarienne », a-t-il pris soin de souligner.

Le chef du Parti PC de l’Ontario s’est défendu de faire de l’opportunisme électoral avec cette rencontre, la deuxième du genre tenue par son parti en autant d’années.

« J’essaie de rejoindre les communautés francophones et j’ai une adjointe qui est avec moi pour travailler avec les communautés franco-ontariennes. Ce n’est pas parce qu’il y a une élection l’année prochaine, mais c’est qui je suis » – Patrick Brown

Pour sa part, M. Jolin a déploré le peu de députés présents, sans toutefois s’en formaliser.

« Ça aurait été intéressant qu’il y en ait eu un petit plus qui soient là (…). J’en ai vu quelques-uns rentrer et sortir, ça arrive assez souvent. Mais nos documents vont être là et distribués », a-t-il expliqué.

« C’est sûr que ça fait un peu bizarre de présenter en anglais à une assemblée qui était principalement francophone et constituée à 90 % de nos membres » – Carol Jolin

Le président de l’AFO ajoute que son organisme est en contact avec le bureau de Patrick Brown pour s’assurer que le Parti PC connaisse les enjeux importants pour les francophones.

Il ajoute tout de même que ce genre d’événement est important pour permettre à son organisme de présenter les enjeux qui tiennent à cœur aux francophones.

La main tendue de Patrick Brown

Lors de la rencontre, Patrick Brown a tendu la main à la communauté francophone.

« C’est pour démontrer que la communauté francophone et ses enjeux sont très important pour moi » a-t-il expliqué en point de presse.

Selon lui, les libéraux tiennent les Franco-Ontariens pour acquis. Il dénonce l’inaction du gouvernement de Kathleen Wynne dans plusieurs dossiers d’importance pour la communauté. « Pour l’université franco-ontarienne, on attend, on attend et on attend, et il y a toujours de nouveaux délais. En même temps, il y a des services en français qui sont coupés », a-t-il déploré.

Lors de son discours devant les acteurs francophones, qui a porté principalement sur les questions économiques, Patrick Brown a même invité les francophones à l’élaboration de la plateforme de sa formation politique lors d’un congrès à Toronto, en novembre.

Cameron Montgomery, candidat du parti dans la circonscription d’Orléans, souhaitait être présent lors de la rencontre pour démontrer l’intérêt de la formation politique envers les francophones.

« On les écoute, on les entend et on tient compte de leurs besoins durant l’élection, mais aussi après l’élection », a-t-il assuré à #ONfr.

Le candidat se réjouit de voir le message envoyé aux Franco-Ontariens avec la tenue de cette rencontre. Il invite les francophones à tourner la page et à se souvenir des engagements de son parti à la veille de la prochaine élection.

Des promesses à l’action

Persévérance Mayer, secrétaire exécutive et membre du conseil des sages de la Ligue des Africains, a écouté avec attention le chef progressiste-conservateur. Au terme de la rencontre, elle a dit espérer que des gestes concrets soient posés dans l’éventualité d’une victoire conservatrice à l’élection.

« On est fatigué des slogans, on veut des gens qui posent des actions et des actions qui sont ressenties dans les communautés francophones », a-t-elle confié.

Les libéraux ne doivent pas prendre les francophones pour acquis, insiste-t-elle.

« L’alternance est toujours une bonne chose. En francophonie, nous voulons plus d’actions. Il ne faut pas dire que les francophones sont des acquis des libéraux. Ça part de la volonté des individus. »

A-t-elle apprécié les propositions des conservateurs faites aux francophones? « Je me limiterai à dire que j’ai apprécié la journée! », a-t-elle répondu, préférant ne pas se mouiller davantage.