Opioïdes : 11 % de plus de décès pour les premiers mois de 2016

Hoskins Opioïde
Le Dr Eric Hoskins, ministre de la Santé et des Soins de longue durée, qui était accompagné du Dr David Williams, médecin hygiéniste en chef et coordonnateur provincial de l'action en matière de surdoses de l'Ontario, et du Dr Dirk Huyer, coroner en chef pour l'Ontario, s’est réjoui d'avoir sous la main de meilleures données. Crédit image: Jean-François Morissette

TORONTO – Les décès liés aux opioïdes continuent d’augmenter en Ontario alors que simplement pour le premier semestre de 2016, 412 personnes sont mortes d’une surdose. Pour la même période en 2015, 371 Ontariens ont perdu la vie, ce qui représente une augmentation de 11 %.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

Ces données sont accessibles grâce à un nouvel outil interactif lancé par le gouvernement ontarien, mercredi 24 mai. Objectif? Avoir accès à des données plus fiables pour lutter contre la crise des opioïdes qui frappe de plein fouet le pays.

Intitulé « l’Interactive Opioid Tracker », l’outil permet aux utilisateurs de prendre connaissance des plus récentes données sur la mortalité associée aux opioïdes, y compris le nombre de visites aux urgences, d’hospitalisations et de décès.

Le Dr Eric Hoskins, ministre de la Santé et des Soins de longue durée, qui était accompagné du Dr David Williams, médecin hygiéniste en chef et coordonnateur provincial de l’action en matière de surdoses de l’Ontario, et du Dr Dirk Huyer, coroner en chef pour l’Ontario, s’est réjoui d’avoir sous la main de meilleures données.

« Nous avons dit clairement qu’il est urgent de s’attaquer au problème des opioïdes. L’Interactive Opioid Tracker nous aidera à mieux comprendre l’incidence au sein de la population ontarienne des surdoses d’opioïdes et des décès qui en résultent et à renforcer notre stratégie tandis que nous nous efforçons de combattre cette crise de façon ciblée et éclairée » – Dr Eric Hoskins

Depuis 2003, le nombre de décès s’est accru de 94 %, alors que plus de 700 Ontariens sont morts de causes liées à la consommation d’opioïdes en 2015.

« Réunir des données précises sur l’impact des opioïdes est un élément essentiel de notre Stratégie pour prévenir la dépendance et les surdoses aux opioïdes », a souligné le ministre Hoskins.

« Comme le montrent les données, le problème des opioïdes touche des gens de tous âges, dans toute la province » a-t-il ajouté.

Selon le Dr David Williams, cet outil permet de voir que le problème n’est pas unique aux régions d’Ottawa et Toronto, mais qu’il s’agit bel et bien d’un problème à l’échelle de la province.

« Aucune juridiction n’est épargnée, alors nous avons besoin de données fiables pour mieux comprendre », a-t-il déclaré lors d’un point de presse.

Dr Williams ajoute que ce n’est pas une situation qui va disparaître du jour au lendemain et qu’il est important de s’attaquer aux problèmes.

Le maire de Toronto, John Tory, avait publiquement dénoncé l’absence de données fiables sur les surdoses dans sa municipalité.

« Je peux savoir combien de personnes ont reçu un constat d’infraction pour le stationnement, mais pas combien de personnes meurent d’une surdose dans ma ville », avait-il déclaré en avril dernier.

 

Des données plus rapidement

Dr Dirk Huyer, coroner en chef pour l’Ontario, a assuré que son bureau allait travailler en collaboration avec le Ministère de la Santé pour fournir des données dans des délais raisonnables.

Selon lui, la plupart des décès sont « évitables » et des données fiables permettront de savoir si les morts sont accidentelles ou intentionnelles.

Le Ministère de la Santé a aussi demandé aux établissements de santé de la province de fournir des données plus rapidement.

Différentes mesures ont déjà été mises en place pour lutter contre la crise, soit en augmentant l’accès à 17 cliniques de traitement de la douleur chronique, en réduisant l’accès à certains types de médicaments et en donnant accès au naloxone, un médicament qui permet traiter temporairement une surdose aux opioïdes.

Depuis le 1er octobre 2016, des contrôles plus stricts sur la prescription et la distribution des timbres de fentanyl sont entrés en vigueur.

Le gouvernement s’est engagé aussi engagé en janvier à financer trois sites d’injections supervisées dans la région de Toronto.

Des exemples d’opioïdes :

  • Oxycodone
  • Morphine
  • Hydromorphone
  • Fentanyl
  • Codéine

Les opioïdes sont consommés « dans la rue », mais aussi par les patients d’hôpitaux à la suite d’une chirurgie pour calmer leurs douleurs. Dans la tranche des 25-34 ans, un mort sur huit en Ontario résulte d’une surdose d’opioïdes.