« Nous ne sommes pas sous respirateur artificiel », affirme Drouin

Le député fédéral de Glengarry-Prescott-Russell, Francis Drouin. Crédit image: Sébastien Pierroz

EMBRUN – La cordialité et les bons mots étaient de mise au Banquet de la Francophonie de Prescott et Russell, samedi 8 avril. Même si l’idée que les francophones hors Québec soient « sous respirateur artificiel » a fait réagir le député fédéral, Francis Drouin.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

Invité à prendre la parole en début d’événement, l’élu de Glengarry-Prescott-Russell (GPR) n’a pas mâché ses mots : « Nous ne sommes pas sous respirateur artificiel, Le Journal de Montréal doit le savoir! »

Une réaction à la chronique « langue française : mourir dans l’indignité » publiée jeudi dernier par Mathieu Bock-Côté dans le quotidien. « Le Canada officiel a besoin des francophones comme bibelots pour se différencier des États-Unis. Longtemps, il a travaillé à les faire disparaître culturellement. Maintenant, il tient les francophones hors Québec sous respirateur artificiel », a écrit le chroniqueur.

Invité à justifier sa pensée à #ONfr, M. Drouin persiste : « Je le croirais, mais ça fait 400 ans que nous vivons encore. C’est certain qu’on a des enjeux, mais c’est insultant de prétendre ça! Heureusement, ce n’est pas la majorité des Québécois, mais certains Québécois. Je voulais juste lui répondre (à M. Bock-Côté) en solidarité avec ma communauté francophone. »

Marie-France Lalonde était des 300 participants aux agapes, samedi soir. Le temps pour la ministre déléguée aux Affaires francophones de réagir à la polémique pour #ONfr : « C’est tellement faux, la francophonie en Ontario est plus forte que jamais, non seulement ici dans notre province, mais au niveau canadien, on est 10 millions de francophones (…) Ce sont des opinions, c’est ce qu’il a dit, mais dans les faits, la vérité, on est fiers d’être franco-ontariens. »

Deux particularités tout de même pour ce 19e Banquet, la grande messe annuelle des francophones d’une partie de l’Est ontarien. D’une, l’événement retrouvait pour la première fois depuis des années le chemin d’Embrun, après plusieurs éditions à Rockland.

Par ailleurs, le grand rassemblement ne comportait pas cette année un invité d’honneur. Au lieu de ça, Justin Trudeau est apparu une minute dans une vidéo enregistrée : « Merci pour votre engagement envers la langue française et la culture française et de faire du Canada un endroit plus riche et plus inclusif. »

L’Association canadienne-française de l’Ontario de Prescott et Russell (ACFO Prescott-Russell), l’organisatrice de l’événement, espère toujours la présence du premier ministre du Canada en personne, pour l’édition 2018 du Banquet.

Récompenses

Peu politique, l’événement est l’occasion de remettre des récompenses aux francophones « qui se sont démarqués par leur engagement individuel ou collectif » dans la francophonie de GPR et au-delà.

Julianna Thomas et Geneviève Ethier ont remporté les Prix jeunesse Thomas-Godefroy réservés aux moins de 35 ans.

L’Ordre de la francophonie de Prescott et Russell dans la catégorie organisme communautaire est quant à lui revenu au Centre de Leadership et d’évaluation (CLÉ).

Le président des Comtés unis de Prescott et Russell (CUPR), Gary Barton, et la fondatrice et présidente du Phénix (organisme qui œuvre à l’inclusion de personnes francophones en situation de handicap), Judith Parisien, ont aussi été intronisés à l’Ordre de la Francophonie.

Quatrième récipiendaire de ce prix, l’ancienne enseignante Francine Poirier a livré le discours le plus militant une fois sur scène : « Si on continue à demander à être servi en français, on sera encore là dans 400 ans. »