Médias communautaires : l’AFO en appelle au commissaire Boileau

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OTTAWA – Le ton monte dans le dossier du financement des journaux et radios communautaires. L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) vient de déposer une plainte au Commissariat aux services en français de l’Ontario.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

Une plainte qui s’ajoute à celle déposée le mercredi 2 décembre au commissaire aux langues officielles (CLO) du Canada, Graham Fraser, et alors révélée par #ONfr.

Pour l’organisme porte-parole des Franco-Ontariens, l’objectif est limpide. Tout d’abord, dénoncer le manque de financement pour les journaux et radios communautaires franco-ontariens, mais aussi s’indigner devant la montée des placements publicitaires des ministères provinciaux et fédéraux sur internet.

Un contexte « mettant en péril la viabilité » des médias et donc « la vitalité des communautés » selon l’AFO. Des « réponses tangibles » des deux commissaires sont même souhaitées par l’association.

Contacté par #ONfr, le bureau du commissaire aux services en français, François Boileau, indique avoir bien reçu la plainte de manière « électronique » dans la journée du mercredi 9 décembre.

« Force est de constater que les manquements à l’encontre des médias communautaires sont de plus en plus criants », a tonné le président de l’AFO Denis Vaillancourt par voie de communiqué.

« En effet, alors même que nos gouvernements ont la responsabilité de favoriser l’épanouissement des communautés francophones, ils réduisent leur appui aux médias (…) Si un média francophone vient à disparaître, c’est notre survie qui est menacée. »

Grogne générale

L’AFO n’est en réalité pas seule à revendiquer une part plus juste pour les médias francophones en milieu minoritaire. La Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA), la Fédération acadienne de la Nouvelle Écosse (FANE) et l’Association de la presse francophone (APF) ont toutes récemment déposé une plainte au CLO.

Une grogne générale prenant sa source avec la décision de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada (TPSGC) en 2013 de miser sur internet pour les communications avec le public. Un changement de méthode pour ce ministère, responsable de la politique d’achat publicitaire du gouvernement fédéral, qui s’accompagnait par ailleurs d’une réduction de l’ensemble des publicités.

La baisse des achats de publicité s’est depuis amplifié pour beaucoup de journaux et radios communautaires, très dépendantes de ce type de revenus.

Il y a quelques mois, L’Express d’Ottawa, pourtant sacré meilleur journal par l’APF l’année précédente, mettait fin à sa version papier. Dans le même temps, L’Eau vive, l’hebdomadaire des Fransaskois, prenait le même virage.