L’Ontario et le Québec d’accord pour combattre les changements climatiques

TORONTO – L’Ontario et le Québec promettent de mettre sur pied un groupe de travail conjoint sur les changements climatiques, mais sans que la province aux grands lacs ne rejoigne nécessairement sa voisine au grand fleuve sur le marché du carbone.

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault

Les deux provinces ont annoncé le début d’une nouvelle ère de collaboration sur plusieurs fronts, dont l’environnement, lors d’une visite de la première ministre ontarienne Kathleen Wynne à son homologue québécois Philippe Couillard, le jeudi 21 août.

« Les possibilités qui se présentent à nous sont immenses », a déclaré M. Couillard, lors d’un point de presse conjoint avec Mme Wynne.

Les dirigeants de l’Ontario et du Québec ont tous deux exprimé le souhait d’en faire davantage pour combattre les effets de la pollution sur le climat, mais sans s’avancer sur des pistes bien définies.

« Nous devons décider quelles seront les prochaines étapes », a laissé entendre Mme Wynne, rappelant que son gouvernement a mis fin à l’utilisation de charbon dans la production d’électricité dans sa province.

Le Québec a rejoint le marché du carbone de la Western Climate Initiative avec la mise sur pied d’un système de plafonnement et d’échange de droits d’émission des gaz à effet de serre, en 2013. Une avenue que l’Ontario ne semble pas prête à emprunter dans l’immédiat.

Lors du plus récent remaniement ministériel, le gouvernement libéral à Queen’s Park a donné à son ministre de l’Environnement, Glen Murray, le mandat spécifique de combattre les changements climatiques.

Économie et infrastructure

Les deux provinces les plus populeuses du Canada ont aussi forgé de nouvelles alliances en matière d’économie et d’infrastructure, à la veille d’une rencontre du Conseil de la fédération, ce caucus annuel des dirigeants provinciaux et territoriaux, prévu du 26 au 30 août, à Charlottetown, sur l’Île-du-Prince-Édouard.

« Il est reconnu, partout dans le monde, que la meilleure façon de repartir l’économie, c’est l’infrastructure », a insisté M. Couillard.

L’Ontario et le Québec promettent d’injecter respectivement 130 milliards $ et 90 milliards $ sur dix ans dans leur infrastructure. Leurs deux premiers ministres s’entendent pour mettre la pression sur le gouvernement fédéral pour qu’il contribue plus que les 53 milliards $ sur dix ans annoncés par le biais du Plan chantiers Canada.

Ensemble, les deux provinces génèrent environ 57% du produit intérieur brut total du Canada et 53% de ses exportations interprovinciales.

Par ailleurs, M. Couillard a promis de tenir une rencontre conjointe de son conseil des ministres avec celui de Mme Wynne « d’ici la fin de l’année », à Toronto.