L’Ontario bilingue en 2025 et bien plus encore

La communauté franco-ontarienne se fixe des objectifs ambitieux pour 2025. (Photo: courtoisie)

TORONTO – D’ici 2025, la communauté franco-ontarienne espère avoir fait de nombreuses avancées. Une province bilingue, une université franco-ontarienne, une immigration francophone plus importante, un financement stable et conséquent pour ses organismes…. Autant de cibles exprimées dans le Plan stratégique communautaire de l’Ontario français.

BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet

L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) présentait, vendredi 23 octobre, le Plan stratégique communautaire (PSC) de l’Ontario français 2016-2025. De l’aveu même de certains participants, l’ancien document, établi pour 2011-2016, manquait de concret.

« Le dernier plan était vague sur les objectifs », a lancé à l’assistance le directeur général du Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO), Alain Dupuis. Il précise à #ONfr : « je pense que les piliers sont bien définis cette fois-ci et que l’effort de consultation et de sensibilisation de la communauté au préalable a été fait ».

Ce nouveau document, qui constitue la vision de la communauté franco-ontarienne, s’est assuré cette fois d’inclure plusieurs objectifs précis. Avoir une province bilingue, désigner la Ville d’Ottawa comme ville bilingue, augmenter le financement des organismes, accroître l’offre de services en français dans les secteurs public et privé, créer une université franco-ontarienne, accroître le nombre de francophones… Autant d’aspirations évaluées par la communauté franco-ontarienne pour 2025.

« On a consulté la communauté et on a vu un alignement assez intéressant entre les organismes francophones et monsieur et madame tout le monde. Il y a un consensus dans la communauté quant à nos aspirations et je pense que les gens se retrouvent dans ce plan. Il y a des priorités très concrètes qui se sont manifestées. Ce qui devient intéressant, c’est que cela peut inspirer les gens au quotidien dans leurs actions locales, notamment quand ils parlent avec leurs députés et font passer des messages », explique  le président de l’AFO, Denis Vaillancourt.

Le directeur du RÉFO espère toutefois que ce ne seront pas que les organismes qui s’approprieront ces priorités.

« La question qui reste à régler désormais est : comment atteindre ces objectifs? Il faut aussi voir comment la communauté peut agir, car il y a des acteurs non-organisationnels qui ont beaucoup de pouvoir comme les gouvernements et les institutions. Il faut qu’ils comprennent et s’approprient ce plan car si c’est seulement la communauté, ça va être plus dur. Nous ne devons pas oublier qu’ultimement, ce sont les ministères qui sont les décideurs et qui mettent en œuvre les stratégies. Je pense que nous avons un plan très ambitieux, mais moi j’aime ça l’ambition! Je trouve que notre communauté a moins peur de dire ce dont elle a besoin et de déranger, ce qui est très encourageant ».

Le nouveau PSC n’est toutefois qu’une mise à jour du document précédent, selon le président de l’AFO, Denis Vaillancourt.

« On a choisi de l’étendre jusqu’en 2025, car cinq ans dans une vie communautaire ce n’est pas long pour réaliser des projets et évaluer des actions. Cela ne veut toutefois pas dire que ce document sera statique, il pourra être évalué et évoluer à travers le temps selon nos accomplissements ».

Le président de l’AFO compte s’en inspirer pour faire son travail auprès des décideurs.

« D’ici 2025, j’aimerais penser que la province sera désignée bilingue, qu’on aura mis en place une gouvernance universitaire de langue française et qu’il sera tout à fait normal que les deux langues soient sur la place publique et qu’on les entende. Avec le 400e, on a sensibilisé beaucoup le groupe de la majorité; en 2025, ce serait bon signe pour notre communauté et pour notre province qu’il devienne tout à fait naturel de toujours faire les choses dans les deux langues ».