Les grands honneurs pour Jean-Marc Lalonde

Jean-Marc Lalonde et le gouverneur général du Canada, David Johnston. Benjamin Vachet

OTTAWA – L’ancien député de Glengarry-Prescott-Russell et actuel conseiller municipal de Rockland, Jean-Marc Lalonde, a été intronisé membre de l’Ordre du Canada, vendredi 12 février, à Ottawa.

BENJAMIN VACHET
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L’ancien politicien provincial, qui fête cette année ses 81 ans, gardait la tête froide sans masquer sa fierté, quelques minutes après avoir reçu l’Ordre du Canada des mains du gouverneur général, David Johnston.

« C’est tout un honneur de recevoir une telle distinction. On ne travaille pas pour ça, mais le fait d’être reconnu par le public, ça donne un petit velours. »

Actif sur les scènes municipale et provinciale depuis plus de 40 ans, dont 15 ans à titre de maire et 16 ans à Queen’s Park, M. Lalonde a notamment été reconnu pour son engagement envers la promotion et la préservation de la langue française en Ontario, mais aussi au Canada et même en dehors.

Cofondateur de l’Association française des municipalités de l’Ontario (AFMO) et fondateur du Parlement jeunesse de la francophonie de l’Ontario, M. Lalonde a fait reconnaître le drapeau franco-ontarien comme emblème officiel de la communauté par le gouvernement provincial, en 2001.

« Cette volonté vient de mon épouse. Au début, si j’allais quelque part et que dans mon discours, j’avais parlé un peu plus en anglais, j’en entendais parler après! », sourit-il

Ottawa bilingue : Lalonde confiant

Bien que retraité de la politique provinciale depuis 2011, M. Lalonde continue de suivre avec attention les dossiers qui agitent la province, notamment en matière de francophonie.

« J’ai beau être retraité de la politique provinciale, je reste en discussions avec le gouvernement régulièrement. La politique, ce n’est pas terminé pour moi. Mes enfants me disent toujours : si tu laisses, tu vas tomber malade. Ils ont fait beaucoup de sacrifices pour que je continue. J’aimerais être 10 ans plus jeune, mais tous les matins je me lève avec la même volonté. »

M. Lalonde se dit très confiant quant au projet de faire d’Ottawa une ville officiellement bilingue.

« Jim Watson est un gars sensible à la francophonie. Le connaissant, j’ai confiance qu’il travaille dans l’ombre, en arrière des portes. Et d’après moi, si on n’a pas Ottawa capitale bilingue en 2017, on en sera très proche! »

Pierre Bergeron et Bob Rae également honorés

Plusieurs autres personnalités bien connues dans la francophonie ontarienne et dans la province étaient également à l’honneur à Rideau Hall, dont l’ancien éditeur et éditorialiste du quotidien LeDroit, Pierre Bergeron, et l’ancien premier ministre néo-démocrate de l’Ontario, Bob Rae.

« Je me sens reconnaissant envers tous ceux qui sont là et qui, chacun à leur manière, ont accompli de grandes choses dans toute sorte de domaine. Ils n’ont pas fait ça pour eux-mêmes mais pour les autres. Et c’est la ligne directrice de tous les récipiendaires aujourd’hui, il me semble », explique M. Bergeron.

Originaire de Chicoutimi, au Québec, ce dernier est installé dans la région de la Capitale nationale depuis plusieurs années. Au fil du temps, il s’est investi dans de nombreuses causes en matière de francophonie, mais aussi en éducation, comme directeur général du Réseau des cégeps et des collèges francophones du Canada.

« La francophonie est, selon moi, un juste combat. Je me suis engagé dans beaucoup d’organismes nationaux où je trouvais important qu’on ait des francophones qui soient-là parce que si on n’est pas là, personne ne pensera à nous. »

Même s’il a quitté LeDroit et qu’il profite désormais pleinement de sa passion pour le plein air et envisage même d’écrire un livre, M. Bergeron reste très attaché à l’information régionale et à son importance.

« J’ai cru et je crois encore qu’une information locale et régionale forte fait une collectivité forte. Les médias sont en transformation mais peu importe le format, le plus important reste qu’ils gardent le souci de diffuser de l’information de qualité et crédible. »

Également honoré vendredi 12 février, M. Rae s’est vu promu au rang de compagnon de l’Ordre du Canada, soit le plus haut grade.

« Je suis touché par la cérémonie et de voir les gens reconnus. C’est un moment pour célébrer le Canada et ce que nous sommes comme pays! », a-t-il partagé à #ONfr.

Si les critères de l’Ordre du Canada stipulent que les politiciens et les juges fédéraux et provinciaux ne doivent plus être en fonction pour obtenir une telle distinction, M. Rae ne tourne pas complètement le dos à la politique.

« La retraite est un mot que je ne connais pas. Je continue ma carrière comme avocat, mais on ne sait jamais de quoi sera fait l’avenir. C’est toujours une possibilité. »

Chef intérimaire du Parti libéral du Canada (PLC) de 2011 à 2013, M. Rae juge avec enthousiasme les cent premiers jours du gouvernement de Justin Trudeau à la tête du Canada.

« Je suis très fier du travail que fait Justin Trudeau, c’est très encourageant. On a travaillé fort pour que le parti puisse prendre le pouvoir et je suis heureux de voir ça aujourd’hui. »