Les débats reprennent à Queen’s Park

TORONTO – Les hostilités ont repris à Queen’s Park, mardi 13 septembre : les coûts élevés de l’énergie étaient sur toutes les lèvres. Les propositions contenues dans le discours du Trône n’auront pas été suffisantes pour calmer l’opposition.

ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER
efgauthier@tfo.org | @etiennefg

Le chef du Parti progressiste-conservateur a qualifié d’électoraliste l’annonce concernant le remboursement de la taxe provinciale ontarienne sur la facture d’électricité. Une mesure mise de l’avant à la suite de la défaite libérale dans Scarborough-Rouge River, avance-t-il.

« C’est grâce à Raymond Cho que nous avons cette annonce! », a lancé Patrick Brown affirmant que la victoire de son candidat aura été bénéfique pour toute la province.

La première ministre a écarté du revers de la main cette thèse, après avoir préalablement souhaitée la bienvenue au nouveau député progressiste-conservateur. Mme Wynne a soutenu que « les bénéfices des décisions du gouvernement » sont maintenant très tangibles, notamment au niveau de l’emploi. Elle affirme que les propositions annoncées lundi 12 septembre étaient en développement depuis un moment déjà.

La chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Andrea Horwath, n’a pas lâché le morceau, réclamant du gouvernement qu’il mette un terme à la privatisation d’Hydro One. Kathleen Wynne a répliqué que son gouvernement allait garder le cap dans le dossier d’Hydro One. La privatisation permet de financier plusieurs programmes qui profitent aux citoyens ontariens, assure-t-elle.

Le NPD exige qu’aucune taxe ne soit perçue sur la facture d’électricité. Un remboursement n’est pas suffisant, il faut mettre en place une mesure permanente, selon la formation de Mme Horwath.

Le gouvernement a profité de la reprise des travaux parlementaires pour déposer à nouveau son projet de loi sur le financement politique. Les membres de l’entourage de la première ministre ont indiqué que la nouvelle proposition serait similaire à ce qui était étudié avant la prorogation de la chambre, vendredi 9 septembre. Au printemps, les libéraux ont été éclaboussés par un scandale concernant les campagnes de financement menées par certains élus vedettes auprès de riches donateurs.

Les plafond pour les dons des particuliers est rabaissé de manière importante. Il y aura aussi davantage de transparence entourant tout le processus des partis politiques, promet-on.

Au courant de l’automne, l’Ontario proposera une modification qui interdira aussi aux députés provinciaux, aux candidats, aux chefs de parti, aux candidats à l’investiture et aux candidats à la direction d’un parti d’assister à des activités de financement à des fins politiques.

La loi propose que les mesures entrent en vigueur le 1er janvier 2017 pour que ces réformes soient mises en œuvre avant les prochaines élections générales.

Discours du Trône : « Pour tous les Ontariens, francophones inclus »

La première ministre s’est défendue, en avant-midi, d’avoir ignorée les enjeux francophones dans le discours du Trône du gouvernement. Kathleen Wynne avance que les priorités gouvernementales profitent aussi aux francophones.

« Toutes les initiatives pour l’électricité, les soins des enfants et la santé sont pour tous les Ontariens, francophones inclus », a souligné la première ministre ontarienne lors d’un point de presse avant la première période de questions de cette nouvelle session parlementaire à Queen’s Park.

La première ministre affirme que des réponses pour les francophones pourraient néanmoins se trouver dans les lettres de mandat qui énoncent les priorités stratégiques des ministères.

« Toutes les initiatives dans le discours sont pour tous les Ontariens. Ce n’est pas possible d’avoir toutes les initiatives dans ce discours. Dans les prochaines semaines, nous allons avoir les lettres de mandat et nous pourrons voir l’ensemble des initiatives dans l’ensemble des ministères », a-t-elle insisté.

Au sujet du projet d’Université franco-ontarienne, Mme Wynne s’est contenté de dire que le dossier avançait, sans en dire plus.

Une réponse qui ne satisfait pas France Gélinas, député du NPD, qui s’est fait très critique par rapport à l’absence des francophones dans le discours.

« Tu as des opportunités dans la vie, quand tu ne les prends pas, il y a des conséquences à ça. Plusieurs groupes ont été nommés, nous les francophones, on n’est pas là. Si on n’est pas nommé, c’est qu’on n’est pas une priorité », a-t-elle soutenu.

Le chef progressiste-conservateur, Patrick Brown, est aussi choqué par l’absence de mention des francophones dans le discours du Trône. Il a affirmé que le dossier de l’Université francophone méritait une mention dans le discours lu par la lieutenante-gouverneure de l’Ontario. Selon lui, les francophones sont « pris pour acquis », a-t-il lancé.