L’emploi a le vent dans les voiles

À Windsor, le français ne ponte qu'en quatrième position des langues parlées. Archives

TORONTO – Le marché du travail a le vent dans les voiles en Ontario. La province a vu se créer 14000 nouveaux emplois nets au mois de juin, dont près du tiers dans le sud-ouest. Le taux de chômage à Windsor est d’ailleurs redescendu en-deçà de la barre symbolique des 10% pour la première fois depuis la fin de l’hiver.

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault

Le taux de chômage pour l’ensemble de l’Ontario n’a toutefois pas bronché, à 6,5%, ex-aequo avec la moyenne canadienne.

Le regain économique dans la région du sud-ouest est attribuable principalement au retour au travail de plus de 4000 employés des chaînes d’assemblage du groupe Fiat Chrysler Automobiles (FCA), le mois dernier, après un moment d’inactivité. Le constructeur italo-américain, rappelons-le, promet d’investir 2 milliards $ dans son usine de Windsor pour y produire la prochaine génération de sa fourgonnette.

Le taux de chômage à Windsor demeure tout de même le plus élevé au Canada, à 8,9%.

Le gouvernement libéral à Queen’s Park se veut néanmoins optimiste pour le sud-ouest, surtout à la lumière des ventes de véhicules automobiles neufs qui ont augmenté de 5,4% dans la province au cours des quatre premiers mois de 2015, comparativement à la même période en 2014.

« En ces temps d’incertitude mondiale, notre gouvernement demeure déterminé à créer un environnement d’affaires favorable pour continuer d’attirer des investissements, de créer des emplois et de favoriser l’essor de notre économie », a réitéré le ministre Brad Duguid, responsable de l’Emploi, le vendredi 10 juillet.

M. Duguid dit aussi miser sur les Jeux panaméricains et parapanaméricains, qui ont lieu ce mois-ci à Toronto, pour dynamiser l’économie ontarienne. L’élu s’attend à ce que les compétitions et les investissements qui en découlent créent plus de 26000 emplois et contribuent au PIB de la province à hauteur de 3,7 milliards $ d’ici 2017.

 

Croissance à court terme?

En mai, ce sont quelque 44000 emplois qui se sont greffés à l’économie ontarienne, dont le tiers dans le secteur manufacturier. Un petit boom qui a fait redescendre le taux de chômage de la province en-deçà de la moyenne nationale, à 6,5%, où il n’était pas venu choir depuis la récession de 2008.

Pour l’opposition à Queen’s Park, il ne s’agit toutefois que d’une croissance à court terme.

« L’Ontario demeure une province connue pour son coût élevé de la vie et pour y faire des affaires, ses dépenses irresponsables et sa dette ballonnante », a fustigé le chef progressiste-conservateur Patrick Brown, le 10 juillet. « Avec ses politiques économiques, le gouvernement rend la vie de plus en plus difficile aux entreprises et aux familles. »

La plus récente baisse de la cote de crédit de l’Ontario de AA- à A+ par l’agence de notation Sandard & Poor’s, début juillet, serait par ailleurs de très mauvais augure pour l’économie de la province, de l’avis de M. Brown.

Les néo-démocrates, eux, réclament une stratégie du gouvernement pour la création d’emploi. « Les familles méritent une stratégie qui va soutenir notre secteur manufacturier qui est durement éprouvé. Les jeunes méritent une véritable opportunité de trouver un emploi bien payé », a fait valoir la députée de la deuxième opposition, Catherine Fife.