Légalisation du cannabis : aucune décision prise à Queen’s Park

Patrick Brown, l'ancien chef du Parti progressiste-conservateur (Parti PC) de l’Ontario.Crédit image: Maxime Delaquis

TORONTO – Le Canada pourrait voir le cannabis légalisé d’ici le 1er juillet 2018, selon la CBC, qui a dévoilé quelques informations sur un projet de loi à venir d’ici quelques semaines. Bien qu’une partie de la tâche de la distribution semble tomber du côté des provinces, le gouvernement ontarien assure n’avoir pris aucune décision en la matière.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

Selon des informations rapportées par CBC, il en reviendra aux provinces de choisir les modalités de distribution du cannabis une fois qu’il sera légal au Canada. Il sera également sur ressort des provinces pour déterminer l’âge de consommation, bien que le fédéral se garderait d’imposer un seuil minimum de 18 ans.

Toutefois, le procureur général de l’Ontario et leader parlementaire du gouvernement, Yasir Naqvi, s’est bien gardé de dévoiler les projets de Queen’s Park en la matière, lundi 27 mars.

« Nous n’avons pas vu le projet de loi et nous attendons avec impatience qu’il soit déposé à la Chambre des communes », a-t-il indiqué.

Yasir Naqvi assure que le gouvernement ontarien étudie actuellement toutes les options législatives pour assurer que le cannabis soit disponible partout en province, de façon sécuritaire.

« Nous voulons porter une attention particulière pour protéger les jeunes et les plus vulnérables », a cependant assuré le procureur général.

Celui qui est également député de la circonscription d’Ottawa-Centre n’a pas voulu se prononcer sur ce qui pourrait être l’âge légal de consommation en province.

« Je ne vais pas spéculer en ce moment pour ce qui est de l’âge limite (…) et nous n’avons pas pris de décision sur ce que cet âge limite pourrait avoir l’air en Ontario » – Yasir Naqvi

Yasir Narqi n’a également pas donné de détails sur le système de distribution dont pourrait se doter l’Ontario lorsque le cannabis sera légalisé au pays.

L’an dernier, un groupe de travail avait recommandé que le cannabis ne soit pas distribué dans le même établissement que l’alcool. Le LCBO pourrait toutefois obtenir les droits de distribuer le cannabis une fois que le projet de loi fédérale entrera en vigueur.

« C’est un peu spéculatif en ce moment de dire qu’elle sera l’option choisie (…) Nous explorons toutes les options possibles pour nous assurer de prendre une décision éclairée le moment venu », a-t-il expliqué.

Le ministre des Finances de l’Ontario, Charles Sousa, n’a pas été plus bavard que son collègue sur le sujet.

« Nous voulons être sûrs que nous protégeons les jeunes et le public et nous voulons être sûrs que nous n’allons pas augmenter la criminalité », a-t-il assuré.

Charles Sousa a également refusé de spéculer sur l’âge légal de consommation et sur le modèle préconisé pour la distribution.

« Nous allons préciser le tout lorsqu’il sera approprié de le faire, mais nous attendons de voir ce que le fédéral va faire » – Charles Sousa

Charles Sousa n’a pas voulu s’avancer sur les retombées économiques pour la province, rappelant simplement que les sommes obtenues pourraient être réinvesties dans le domaine de la santé.

Dans son reportage, la CBC indique que la légalisation du cannabis au pays pourrait entrer en vigueur le premier juillet 2018. Un projet de loi doit d’ailleurs être annoncé d’ici quelques semaines en dévoilant les détails de cette promesse phrase du premier ministre canadien, Justin Trudeau.

Une opposition sceptique

Selon le député progressiste-conservateur de l’Ontario (Parti PC de l’Ontario) et chef adjoint de la formation politique, Steve Clark, le gouvernement provincial a la pression de fournir des détails sur le processus de légalisation.

« Tout le monde attend le projet de loi du gouvernement fédéral et la pression est maintenant sur les épaules du Kathleen Wynne pour fournir des détails », a-t-il indiqué aux médias à la sortie de la période de questions, lundi.

Steve Clark n’a pas voulu indiquer de préférence sur le mode de distribution préférant également attendre de voir le cadre législatif proposé par Ottawa.

La chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario, Andrea Horwath, espère pour sa part que le gouvernement Wynne s’engagera pour protéger les plus vulnérables.