Le tourisme pour attirer les immigrants francophones à Thunder Bay

Tourisme Thunder Bay

THUNDER BAY – Des acteurs francophones de Thunder Bay misent sur le tourisme pour faire croître la population de langue française. Ils font un pari audacieux : les touristes seront séduits par la région et ils voudront s’y établir à long terme.

ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER
efgauthier@tfo.org | @etiennefg

« C’est simple, on estime que le tourisme est une belle opportunité pour avoir une première approche auprès des gens. On peut alors leur faire découvrir la région. Le nord-ouest de l’Ontario est peu connu par les francophones de la province, ainsi que les Québécois et les Acadiens que nous ciblons aussi », affirme François Hastir, le directeur général de l’Association des francophones du Nord-Ouest de l’Ontario (AFNOO).

Les francophones qui viennent de provinces à l’Est de l’Ontario sont nombreux à traverser Thunder Bay lorsqu’ils voyagent d’un bout à l’autre du Canada. L’objectif est de les convaincre de ne pas simplement faire un arrêt à la station-service ou au restaurant, mais qu’ils passent plutôt une ou plusieurs nuits dans la région.

« Il y a des idées préconçues sur le nord-ouest de l’Ontario. Certains s’imaginent un endroit isolé, perdu et où il n’y a rien à faire. Les gens pensent aussi que la francophonie est inexistante. Ce n’est pas le cas du tout! Le nord est vivant! La francophonie est vivante! », lance-t-il.

Il demeure que le temps presse pour la région. À Thunder Bay, le nombre de francophones est passé de 2,8 à 2,4% entre 2001 et 2011.

« Si on ne va pas chercher cette nouvelle immigration francophone, notre francophonie va diminuer et on va se priver de talents exceptionnels », souligne François Hastir.

François Hastir Sandrine Montfourny-Daigneault
François Hastir (Crédit photo : Sandrine Monfourny-Daigneault)

Au cours des prochains jours, un responsable du tourisme et du marketing entrera en fonction. « C’est un poste qui n’existait pas auparavant. Mais il y a une opportunité que nous voulons saisir », souligne M. Hastir. La nouvelle recrue devra notamment veiller à développer l’offre touristique francophone et à en faire la promotion dans le cadre d’une stratégie impliquant plusieurs intervenants.

Ce responsable du tourisme sera aussi amené à travailler avec des partenaires anglophones, notamment au niveau municipal, et qui pourraient s’avérer des alliés précieux, espère le directeur de l’AFNOO.

« Par le tourisme, on compte aussi rejoindre les employés du gouvernement qui font des arrêts à Thunder Bay. Ils auraient tout intérêt à découvrir la région », selon M. Hastir. Il vante le dynamisme des francophones au niveau des activités communautaires et culturelles.

L’AFNOO espère que le « Franco-festival », dont il est partenaire, pourra être présenté à chaque année prochainement. L’événement l’est pour l’instant uniquement aux deux ans.

Thunder Bay compte une population de près de 110000 personnes. Le transport maritime est une activité économique clé. C’est aussi un lieu névralgique dans l’offre de services à la population de tout le nord-ouest de la province. Le directeur de l’AFNOO lance aussi l’idée que les francophones qui effectuent du « tourisme médical » dans la région soient aussi ciblés par la campagne de séduction que son organisme mènera prochainement.

Au cours des derniers jours, l’AFNOO a partagé ses préoccupations à Kathleen Wynne, la première ministre ontarienne. L’immigration est l’un des enjeux clés, tout comme l’éducation de langue française.