Le grand jour pour les Franco-Manitobains

Plus de 42 000 résidents sont de langue maternelle française dans le Manitoba. courtoisie

WINNIPEG – Ils seront plus de 300 ce samedi 23 avril, venus de Winnipeg et d’ailleurs, discuter francophonie. Ce grand sommet des États généraux de la francophonie du Manitoba devra donner les grandes orientations pour les 20 prochaines années.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

« La journée de samedi sera l’occasion de commencer un exercice d’identification pour une vision de la francophonie allant jusqu’en 2035 », laisse entendre à #ONfr, le président-directeur général de la Société franco-manitobaine (SFM), Daniel Boucher.

Réunis toute la journée au Centre scolaire Léo-Rémillard, les francophones entendront dans un premier temps le bilan des cafés-citoyens préparé par des chercheurs de l’Université de Saint-Boniface.

Dévoilé le 6 avril, le document d’environ 80 pages met en lumière « la relève par l’éducation en français », la « transition des jeunes » vers le milieu de travail bilingue, ou encore une « meilleure synergie et communication » entre organismes.

Il est le fruit des quelque 146 cafés-citoyens et 1500 personnes ayant pris part à ses consultations durant une grande partie de l’année 2015.

L’exercice d’identification des axes du Plan stratégique communautaire n’interviendra qu’en après-midi, sous l’impulsion de différents groupes de discussions.

Les résultats des différentes conversations ne seront toutefois pas connus. « On aura des grandes lignes, mais pas encore de conclusions », précise M. Boucher. « Il appartiendra alors à un consultant d’établir une ébauche dans le courant du mois de mai que nous validerons alors. Les conclusions du Plan stratégique ne seront connus alors qu’à l’automne. »

Le modèle des États généraux développé dans le Manitoba n’est pas inconnu en Ontario. La région du Grand Sudbury (2008) et Ottawa (2012) avaient tenu un événement du même genre.

Contexte particulier

Reste que cette grande messe de la francophone arrive dans un contexte particulier pour les 42000 Franco-Manitobains. Depuis mardi, la province connaît un nouveau premier ministre en la personne du progressiste-conservateur Brian Pallister.

Au pouvoir depuis 1999, les néo-démocrates ont été sévèrement défaits lors des élections générales. Une débâcle qui du coup pose un point d’interrogation pour de nouvelles avancées sur les services en français.

Les francophones réclament toujours une Loi sur les services en français. Un projet de loi récent présenté par le gouvernement néo-démocrate est mort au feuilleton du fait du déclenchement des élections.

À la SFM, on accueille en tout cas normalement l’arrivée au pouvoir des progressistes-conservateurs. « Ce sont des relations à rebâtir », lâche prudemment M. Boucher.

Interrogé il y a quelques jours par #ONfr, le politologue Raymond Hébert s’était déclaré « pas très optimiste » pour les francophones dans le cas où M. Pallister prendrait les rênes du Manitoba.