Le député Jack MacLaren rétrogradé davantage

Le bureau du progressiste-conservateur Jack MacLaren. Archives #ONfr

TORONTO – La liste des punitions du progressiste-conservateur Jack MacLaren s’est allongée, lundi 18 avril. Accusé d’avoir fabriqué des témoignages d’appréciation sur son site Internet et d’avoir tenu des propos « misogynes » à l’endroit d’une autre élue, le député de l’Est ontarien s’est vu dépouiller de toutes ses responsabilités parlementaires et il a dû s’inscrire à une formation de sensibilisation.

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault

Le chef progressiste-conservateur Patrick Brown avait déjà rétrogradé son député une première fois, la semaine dernière, après qu’il eut affiché de faux témoignages d’appréciation de ses commettants sur son site web. Il lui avait alors retiré la responsabilité des dossiers de sa région au sein du caucus du parti.

La pression s’était depuis accentuée sur le chef de l’opposition à Queen’s Park pour qu’il punisse davantage l’élu de Carleton–Mississppi-Mills pour des propos jugés « misogynes » qu’il aurait adressés à son homologue fédérale, la libérale Karen McCrimmon, lors d’un événement auquel les deux politiciens ont pris part dans leur circonscription, fin mars.

La première ministre Kathleen Wynne a elle-même fait valoir que des propos comme ceux de M. MacLaren « alimentent la misogynie ». Elle a laissé entendre qu’elle aurait eu « une conversation très différente » avec l’élu du camp opposé s’il eut été un membre de son propre parti, suggérant même qu’elle l’aurait expulsé du caucus.

« J’ai dit clairement qu’il n’y avait pas de place pour autre chose que le respect et la tolérance dans le Parti PC et son caucus, dans la Législature et dans notre société », a déclaré M. Brown dans un communiqué, le 18 avril. « La réaffectation des rôles du député MacLaren demeurera en vigueur jusqu’à ce que j’aie déterminé que des mesures correctives appropriées ont été prises. »

Le chef du Parti PC a retiré à son député ses rôles de porte-parole pour les Richesses naturelles et les Forêts au sein de son cabinet fantôme et son rôle de vice-président du comité permanent de l’Assemblée législative. Il l’a aussi renvoyé dans son comté de l’ouest rural d’Ottawa pour qu’il « se concentre sur son travail de député » et qu’il suive une formation de sensibilisation, a-t-il fait savoir aux médias.

« Code de conduite »

Dans la foulée de l’affaire MacLaren, la première ministre Kathleen Wynne a écrit au président de l’Assemblée législative et aux leaders en chambre des trois partis pour leur demander d’élaborer ensemble un « code de conduite » pour les élus provinciaux. Le document devrait être accompagné d’un mécanisme de traitement des plaintes et « d’initiatives d’éducation » pour les députés, a-t-elle suggéré.

« Nous avons besoin d’un code de conduite pour que déterminer clairement ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas », a commenté la vice-première ministre Deb Matthews. « C’est décevant de voir que ce genre de comportement continue d’être acceptable. Il a fallu deux semaines pour que Patrick Brown agisse dans le cas de Jack MacLaren. Ce n’est pas du leadership. »

Patrick Brown n’était pas à la période de questions à Queen’s Park, le 18 avril.

« Notre caucus appuie la décision de notre chef, qui est basée sur l’information qu’il a obtenue au cours de la dernière semaine », a fait savoir le député progressiste-conservateur Steve Clark. « Plusieurs choses se sont produites. Le député a accepté le blâme. Il est rentré dans son comté pour se concentrer sur son travail de député et pour suivre la formation dont nous croyons qu’il a besoin. »

L’élu de la région de Brockville s’est dit en faveur d’un « code de conduite » pour l’ensemble des élus ontariens.

« C’est un peu fort de la part de (Mme Wynne) de lancer des pierres (à l’opposition) alors que son parti fait l’objet d’enquêtes criminelles et que des allégations de trafic d’influence remontent jusqu’à son bureau », a décoché à son tour le néo-démocrate Jagmeet Singh. « Mais je pense que l’idée d’un code de conduite vaut la peine d’être étudiée. Je pense que les gens s’attendent à un comportement respectueux et inclusif de la part de leurs élus. »