Le Bloc Québécois en tournée à l’extérieur du Québec

Le porte-parole aux langues officielles et en matière de francophonie pour le Bloc Québécois, Mario Beaulieu. Courtoisie
Le porte-parole aux langues officielles du Bloc Québécois, Mario Beaulieu. Courtoisie

OTTAWA – Le député québécois et porte-parole du Bloc Québécois (BQ) en matière de langues officielles, Mario Beaulieu, entame une tournée de promotion et de consultation pour sensibiliser la population à la vitalité et à la pérennité du français au Québec, mais aussi dans les communautés francophones en situation minoritaire.

BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet

« Je ne veux pas venir dire aux communautés acadiennes et francophones de l’extérieur du Québec quoi faire, mais il me semble important d’avoir des discussions avec eux. Nous sommes solidaires des francophones hors Québec et devons les soutenir. Je pense que cela peut profiter à tout le monde. Leur combativité peut nous inspirer et nous pouvons, de notre côté, leur donner quelques pistes de solutions, comme en Ontario, pour le projet d’université franco-ontarienne », lance M. Beaulieu.

En septembre 2016, le député avait expliqué à #ONfr vouloir tendre la main aux francophones de l’extérieur du Québec en les rencontrant. Quelques mois plus tard, il annonce des consultations qui débuteront en novembre 2017 pour se terminer en mars 2019.

« Nous allons concentrer notre énergie en Acadie et en Ontario, mais je veux aller partout! On sera accompagné d’acteurs importants de ces communautés francophones. L’idée est d’en sortir un rapport qui pourra aider les communautés et peut-être alimenter la réflexion du gouvernement. »

 

Combattre l’anglicisation des francophones

Selon M. Beaulieu, l’approche canadienne actuelle favorise l’assimilation en ne consacrant pas l’aspect territorial de la langue. Le député suggère, par exemple, que le gouvernement fédéral inspire les provinces en faisant du français la langue officielle et commune dans ses bureaux régionaux ayant une masse critique de francophones, notamment dans certaines régions au Nouveau-Brunswick.

« Quand on regarde les chiffres actuels, on voit que le taux d’anglicisation au Québec et hors Québec augmente. Les prévisions de Statistique Canada le confirment. Le modèle canadien actuel fondé sur le bilinguisme institutionnel fédéral et là où le nombre le justifie favorise l’assimilation. »

Il dénonce la dernière tournée de consultations sur les langues officielles de la ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, qui, selon lui, ne fait que promouvoir un système inefficace depuis 50 ans.

Et même si des intentions et des mesures sont annoncées pour augmenter l’immigration francophone à l’extérieur du Québec pour maintenir le poids démographique des communautés, sans changement de modèle, il n’y aura aucune amélioration, selon M. Beaulieu.

« Ils vont simplement s’angliciser comme les autres. »

 

Le français, une responsabilité individuelle

Pour le député québécois, il est donc grand temps d’agir, car la tendance est lourde.

« Saupoudrer de quelques services en français ici et là, ce n’est pas suffisant pour contrer la tendance. Même à la Chambre des communes, l’anglicisation, c’est un peu l’éléphant dans la pièce dont personne ne veut parler! »

Mais l’avenir du français dépend aussi de chaque individu, selon lui.

« Nous avons aussi une responsabilité individuelle. Au Québec, on voit trop souvent des francophones parler en anglais à des personnes quand elles semblent venir de l’étranger. Quel message on envoie aux anglophones si nous-mêmes on n’utilise pas le français? »

Raison pour laquelle M. Beaulieu pense qu’il est important d’entamer une tournée de promotion du français, y compris à l’extérieur du Québec et ce même si son parti milite pour l’indépendance de la Belle province.

« L’indépendance du Québec sera certainement le meilleur moyen d’assurer l’avenir du français, mais d’ici là, il est crucial de se mobiliser et d’utiliser tous nos leviers pour contrer les interventions d’Ottawa et favoriser la pérennité de notre langue nationale », lance la chef du Bloc Québécois, Martine Ouellet, dans un communiqué.