L’ACFO de London-Sarnia annonce sa fermeture

ACFO London-Sarnia
L'ACFO de London-Sarnia Crédit image: Jean-François Morissette

LONDON – Après des mois d’incertitude concernant son avenir, l’Association canadienne-française de l’Ontario de London-Sarnia (ACFO de London-Sarnia) a finalement annoncé sa fermeture, le mercredi 21 juin.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

Créée en 1983, l’ACFO de London-Sarnia a choisi de mettre la clé sous la porte « à la suite de difficultés financières rencontrées par l’organisme au cours des dernières années ».

« C’est avec une immense tristesse que nous fermons les portes de l’ACFO de London-Sarnia qui a été au service de la communauté francophone pendant près de 35 ans. Après avoir étudié plusieurs solutions pour redresser l’organisme, nous en sommes venus à la conclusion que nous ne pouvions continuer à maintenir la viabilité de l’organisation », a déclaré Joseph Nsabimana, ancien vice-président de l’ACFO de London-Sarnia, par voie de communiqué.

M. Nsabimana a tenu à remercier les membres de la communauté francophone de London et de Sarnia pour le soutien au cours des dernières années.

« Nous laissons la communauté un peu plus forte et nous avons confiance que la relève sera assurée », a-t-il ajouté.

Il y a quelques mois, Marie-Sonia Albert, une ancienne membre du conseil d’administration de l’ACFO de London-Sarnia, avait publiquement dénoncé la piètre situation financière de l’organisme dans le journal local L’Action. En tout, la dette de l’organisme s’élevait à près de 300 000 dollars.

En février dernier, l’ancien directeur de l’ACFO de London-Sarnia, Gaston Mabaya, avait maintenu n’avoir rien fait de mal dans ce dossier et n’était pas en mesure d’expliquer la situation financière précaire de l’organisme.

Deux mois plus tard, l’ACFO de London-Sarnia avait choisi de fermer ses bureaux, mais assurait rester active malgré tout. Finalement, l’organisation a décidé, ce mercredi, de cesser ses activités.

 

Le sous-financement des organismes

Lors d’une rencontre publique il y a plusieurs semaines, l’ACFO de London-Sarnia avait demandé de l’aide à l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) pour régler ses problèmes.

Par voie de communiqué, Carol Jolin, président de l’AFO, qualifie la fermeture de l’organisme de « grande perte pour la communauté francophone du Sud-Ouest de l’Ontario ».

« La fermeture de l’ACFO de London-Sarnia est en partie le résultat d’une perte du financement annuel de projets importants, une situation symptomatique du paysage communautaire francophone », a commenté M. Jolin.

(Le président de l’AFO, Carol Jolin. Archives, #ONfr)

Le président de l’AFO dénonce particulièrement le sous-financement des organismes communautaires, conséquence du gel de l’enveloppe financière de la Feuille de route pour les langues officielles depuis 2008.

« Il est primordial que le nouveau plan d’action rétablisse le financement de nos organismes au niveau de 2008 pour assurer la vitalité de nos communautés francophones », a-t-il déclaré.

L’AFO assure qu’elle continuera d’accompagner la communauté francophone de la région.

 

La suite des choses reste à planifier

Peter Hominuk, directeur général de l’AFO, ajoute que l’organisme souhaite toujours accompagner les francophones du Sud-Ouest de la province, malgré la perte de leur ACFO. Il précise qu’une réunion aura lieu en septembre pour planifier la suite des choses.

Le directeur général de l’AFO insiste que l’ACFO de London-Sarnia ne déclare pas faillite par son action de fermeture, mais qu’elle se met en veille le temps de savoir ce qui adviendra avec ses créanciers.