La sûreté ferroviaire inquiète Queen’s Park

Trente-huit wagons d’un train du Canadien National (CN) transportant du pétrole brut de l’Alberta ont quitté la voie ferrée et se sont enflammés près de Gogama, dans le nord de l'Ontario, le samedi 7 mars.

TORONTO – Les parlementaires de l’Ontario ont dit s’inquiéter pour la sûreté du réseau ferroviaire dans la province, le lundi 9 mars, deux jours après qu’un train transportant du pétrole brut eut déraillé et pris feu à une centaine de kilomètres au sud de Timmins.

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault

L’incident s’est produit près du village de Gogama, tôt le samedi 7 mars. Trente-huit wagons d’un train du Canadien National (CN) transportant du pétrole brut de l’Alberta ont quitté la voie ferrée et se sont enflammés. Deux des wagons se sont retrouvés dans la rivière Mattagami.

Le Bureau de la sécurité des transports (BST) du Canada a ouvert une enquête sur le déraillement à Gogama. Il s’agit du deuxième incident du genre impliquant un convoi de pétrole à survenir sur les rails du Nord ontarien dans un délai d’environ trois semaines.

« C’est un grand problème », s’est inquiété Glen Murray, ministre de l’Environnement, à sa sortie de la Législature. « C’est un défi pour nous, les provinces, parce que nous n’avons aucune autorité sur le transport ferroviaire. C’est sous l’autorité du gouvernement fédéral. C’est au fédéral d’agir pour réduire les risques d’accidents comme celui-là ».

Steven Del Duca, aux Transports, a abondé dans le même sens. Il a exhorté son homologue fédéral Lisa Raitt à resserrer encore plus les règles de sécurité ferroviaire, le 9 mars. « Nous devons faire tout notre possible pour nous assurer qu’un incident comme celui-ci ne se reproduise pas dans le futur », a-t-il déclaré.

De son côté, Mme Raitt a rappelé qu’Ottawa avait déjà pris des mesures pour renforcer la sûreté ferroviaire à la suite du déraillement de Lac-Mégantic, qui a fait 47 morts et détruit le centre-ville de cette petite localité de l’est du Québec, le 6 juillet 2013.

Si le déraillement de Gogama avait eu lieu à peine deux kilomètres plus à l’est, la petite communauté de 400 habitants aurait pu être elle aussi décimée, selon des résidents de l’endroit.

« Attitude accusatrice »

L’opposition à Queen’s Park a pour sa part condamné l’« attitude accusatrice » du gouvernement libéral à l’endroit d’Ottawa.

« Je ne crois pas que la réponse du gouvernement soit appropriée. Je crois que nous devons travailler avec le fédéral et nos partenaires municipaux », a indiqué Steve Clark, député progressiste-conservateur de Leeds-Grenville dont le chef-lieu, Brockville, est une véritable plaque tournante du trafic ferroviaire dans le sud de la province. « Nous pouvons tous faire notre part pour formuler des recommandations. »

Aux yeux des néo-démocrates, il est impératif que la province « veille à ses intérêts » peu importe la part de responsabilité du fédéral.

« C’est bien beau de dire que c’est la faute du fédéral », a enchaîné à #ONfr le néo-démocrate Gilles Bisson, de Timmins–Baie-James. « Oui, la question du transport ferroviaire est de compétence fédérale. Mais nous aussi, en tant que province, nous avons une certaine responsabilité. »