La FANE veut le retour des circonscriptions protégées

Le parlement de Nouvelle-Écosse, à Halifax. Archives, #ONfr

DARMOUTH – La Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse (FANE) demande au gouvernement provincial de rétablir les circonscriptions acadiennes protégées telles qu’elles étaient dessinées avant 2012.

Deux mois après la victoire des Acadiens devant la Cour d’appel de la Nouvelle-Écosse, la FANE a précisé, le lundi 3 avril, ses attentes concernant l’avenir des circonscriptions acadiennes protégées.

En janvier, l’organisme porte-parole des Acadiens de la Nouvelle-Écosse indiquait vouloir « réfléchir à la meilleure manière de rétablir une représentation acadienne effective à l’Assemblée législative », selon son président, Ghislain Boudreau.

« Nous avons profité de ces deux mois pour discuter avec notre équipe juridique, rencontrer les trois principaux partis politiques à l’assemblée et pour faire une consultation avec les organismes membres représentant les régions acadiennes visées. C’est un dossier très important, nous voulions donc prendre le temps de bien faire les choses », explique la directrice générale de l’organisme, Marie-Claude Rioux.

À l’issue de ces démarches, la FANE demande au gouvernement de rétablir purement et simplement les circonscriptions acadiennes protégées, alors qu’en janvier, l’organisme indiquait plusieurs solutions possibles pour rétablir la représentation des Acadiens à l’Assemblée législative, notamment en dotant également la communauté acadienne de Chéticamp d’une circonscription protégée.

« Nous réfléchissons toujours à cette possibilité car il y a une population acadienne là-bas qui est aussi importante que celle de l’Isle Madame, dont la circonscription est protégée. Mais cela pourrait intervenir dans un deuxième temps. »

La FANE a sollicité le premier ministre Stephen McNeil afin de le rencontrer pour discuter de ce dossier. L’organisme souhaiterait également que le gouvernement aille chercher une série d’ordonnances auprès de la Cour d’appel pour qu’elle clarifie sa décision.

« On voudrait que la Cour d’appel se prononce sur l’inconstitutionnalité de la carte électorale actuelle et qu’elle suspende la décision prise en 2012. »

Si le gouvernement provincial ne fait pas cette démarche, la FANE se dit prête à la faire elle-même. Au moment de publier cet article, le ministre des Affaires acadiennes, Michel Samson, n’avait pas répondu aux demandes d’entrevue de #ONfr.

Urgence

Même si Mme Rioux juge que le gouvernement a le temps de procéder à ces changements, le temps presse. Des rumeurs insistantes veulent que le gouvernement libéral déclenche des élections dès l’automne prochain. Le premier ministre Stephen McNeil a jusqu’à l’automne 2018 pour appeler les électeurs aux urnes. Un changement de gouvernement pourrait mettre en péril l’avancée rapide de ce dossier.

« C’est avant tout une question de volonté politique! Si le gouvernement va de l’avant et met en place une commission de révision de la carte électorale rapidement, cela peut aller très vite. Tout le travail de consultation a déjà été fait et comme nous demandons le rétablissement de ce qu’il y avait déjà avant, cela ne prend pas beaucoup de temps. De plus, 62 % de la population de Nouvelle-Écosse appuie le rétablissement des circonscriptions protégées! »

Les circonscriptions acadiennes protégées avaient été supprimées par le redécoupage électoral décidé, en 2012, par l’ancien gouvernement néo-démocrate de Darrell Dexter. Le gouvernement provincial avait mandaté une commission pour revoir les délimitations des circonscriptions électorales afin de les harmoniser, abolissant ainsi les circonscriptions acadiennes protégées de Clare, Argyle et Richmond.

Cette décision avait été invalidée par la Cour d’appel de la Nouvelle-Écosse qui déclarait inconstitutionnelle l’abolition de ces circonscriptions et réaffirmait le principe de représentation effective.