La FANÉ se fixe quatre priorités

Le parlement de Nouvelle-Écosse, à Halifax. Archives, #ONfr

HALIFAX – Au lendemain des élections provinciales qui ont reporté au pouvoir le Parti libéral de Nouvelle-Écosse (PLNS) le 30 mai, la communauté francophone et acadienne se tient prête à travailler avec tous les partis à l’assemblée législative afin de faire valoir quatre priorités.

BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet

Si les thèmes chers aux Acadiens ont été absents de la campagne en Nouvelle-Écosse, la directrice générale de la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse (FANÉ), Marie-Claude Rioux, ne s’en émeut pas davantage et préfère se tourner vers l’avenir.

« Comme nous l’avons toujours fait, nous allons travailler avec tous les partis politiques pour faire valoir les besoins de notre communauté », lance-t-elle.

Parmi ces dossiers, la question du retour des circonscriptions acadiennes protégées, laissée en suspens par le gouvernement libéral avant les élections, sera bien sûr une priorité, afin de clarifier la décision de la Cour d’appel de Nouvelle-Écosse. L’organisme porte-parole des 34 585 francophones de la Nouvelle-Écosse souhaite également des avancées au chapitre de la demande de révision de la Loi sur les services en français (LSF), mais également que le gouvernement agisse sur le sous-financement chronique des organismes communautaires francophones et l’exode rural dans les régions acadiennes.

« Je pense que même si ces thèmes ont été peu abordés pendant la campagne, ils étaient présents en toile de fond. Mais il est normal que la majorité des débats se concentre sur l’éducation, la santé ou les finances publiques, car c’est ce qui affecte les Néo-Écossais au quotidien. »

Le travail sera donc d’informer et de sensibiliser les élus, juge Mme Rioux.

« La Fédération s’attend à ce que le nouveau gouvernement de Stephen McNeil soit sensible aux défis de notre communauté. Notre organisme est prêt à se mettre au travail avec l’équipe libérale et les partis de l’opposition dès maintenant », indique d’ailleurs le président de l’organisme, Ghislain Boudreau, dans un communiqué diffusé le 31 mai.

Le message est le même du côté des jeunes acadiens du Conseil jeunesse provincial (CJP).

« Nous espérons pouvoir collaborer avec le gouvernement et ce, dès le début de leur mandat afin de rendre réalité les mesures positives qui permettraient la meilleure participation de la jeunesse en tant que citoyens et citoyennes engagés »  explique Mikaël Savard, trésorier du CJP de la Nouvelle-Écosse.

Le CJP milite notamment pour la mise en place de cours d’éducation civique dans les écoles et l’instauration du vote à 16 ans.

 

Le ministre Samson perd son siège

Si le parti de Stephen McNeil reste majoritaire à l’issue du scrutin du 30 mai, ce dernier a perdu quelques plumes. À commencer par son ministre des Affaires acadiennes et de la francophonie, Michel Samson, défait sur le fil dans la circonscription de Cape-Breton-Richmond par la candidate progressiste-conservatrice, Alana Paon.

Ce résultat promet du changement au sein du prochain gouvernement libéral, alors que selon le PLNS, dix de ses élus sont capables de s’exprimer en français.

« Pour nous, le plus important est d’avoir à ce poste une personne qui s’intéresse à la communauté acadienne et qui est sympathique à nos besoins », explique Mme Rioux, qui refuse de commenter le bilan de M. Samson comme ministre.

Dans les autres circonscriptions issues des circonscriptions acadiennes protégées, les candidats sortants ont été réélus. Le progressiste-conservateur Chris d’Entremont, dans Argyle-Barrington, et le libéral Gordon Wilson, dans Clare-Digby, ont conservé leur siège.

« Mais on remarque un taux de participation assez faible, ce qui est rare dans les circonscriptions acadiennes. Je trouve ça inquiétant car cela semble démontrer un signe de désintérêt pour la politique. »

À la dissolution de l’assemblée législative néo-écossaise, le PLNS détenait la majorité des sièges avec 34 députés, il n’en compte désormais que 27, contre 17 sièges pour le Parti progressiste-conservateur de Nouvelle-Écosse et 7 députés pour le Nouveau Parti démocratique de Gary Burrill.