« Je n’ai rien fait de mauvais », assure le DG de l’ACFO de London-Sarnia

ACFO London-Sarnia
L'ACFO de London-Sarnia Crédit image: Jean-François Morissette

LONDON – Face à une dette de près de 300 000 $, l’Association canadienne-française de l’Ontario (ACFO) de London-Sarnia tente maintenant de se tourner vers l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) pour survivre. Malgré la controverse, le directeur général de l’organisme, Gaston Mabaya, assure qu’il n’a rien à se reprocher.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

Des réponses étaient attendues, le jeudi 16 février, lors d’une assemblée générale extraordinaire qui devait donner l’heure juste sur la véritable situation financière de l’organisme. Toutefois, bien des questions restent encore en suspens. Selon les chiffres rapportés devant les membres présents, l’ACFO de London-Sarnia a confirmé avoir une dette de plus de 260 884 $ auprès de Revenu Canada en date de mars 2016.

Dans la même rencontre, les membres ont convenu de demander l’aide de l’AFO pour se sortir du marasme économique dans lequel l’organisme est actuellement plongé. En entrevue à #ONfr, le directeur de l’ACFO de London-Sarnia, Gaston Mabaya a maintenu n’avoir rien fait de mal dans ce dossier.


« Notre organisme a toujours été bien géré, on n’a jamais eu de problème » – Gaston Mabaya


Selon lui, la dette accumulée de l’organisme vient d’un problème de liquidités à la suite d’une subvention perdue en 2011.

« C’est hors de mon contrôle, ça n’a rien avoir avec la gestion quotidienne, mais ce manque de liquidités nous a mis dans une situation difficile », a martelé M. Mabaya.


« Je n’ai rien fait de mauvais » – Gaston Mabaya


Du côté de l’AFO, on préfère attendre avant de prendre position, souhaitant examiner davantage la situation.

Le directeur général Gaston Mabaya n’a pas voulu dire à #ONfr si l’organisme allait déclarer faillite advenant un refus de l’AFO. Il a toutefois insisté sur les nombreux services rendus par son organisme à la communauté.

La démission du directeur général

Plusieurs membres présents lors de la rencontre du 16 février se sont montrés particulièrement en colère face à la gestion des finances de l’organisme par le directeur général. Certains ont même exigé sa démission.

« Si le conseil d’administration me demande de quitter, j’obéirais, mais bien entendu, il faut que ça soit clair, ma gestion en elle-même n’a pas posé de problème en ce qui a trait au respect des règles », s’est défendu à #ONfr, M. Mabaya.

N’excluant toutefois pas de quitter son poste, M. Mabaya tient avant tout à laver sa réputation. « Comme individu, je dois insister sur mon honnêteté et mon intégrité. »

Le directeur général dit bien comprendre la frustration de certains membres et indique être lui-même très fâché de cette situation. Des ententes avec Revenu Canada ont été prises, a-t-il également souligné, mais l’organisme peine toujours à rembourser sa dette, d’où la résolution de se tourner vers l’AFO pour obtenir de l’aide.

Une longue saga

En novembre dernier, Marie-Sonia Albert, une ancienne membre du conseil d’administration de l’ACFO de London-Sarnia, avait publiquement dénoncé la piètre situation financière de l’organisme dans le journal local L’Action. Bien qu’elle ne soit plus membre du conseil d’administration, son nom se trouve toujours dans les documents financiers de l’organisme, ce qui la rend en partie responsable de la dette.

« Revenu Canada pourrait saisir mes revenus et je pourrais perdre ma maison, ne pouvant plus payer mon hypothèque. Mère monoparentale, je risque de me retrouver à la rue avec une enfant de neuf ans. Mon bénévolat à l’ACFO s’est transformé en cauchemar », expliquait-elle, consternée.

En décembre, Radio-Canada avait publié une série de reportages confirmant la piètre situation financière de l’organisme. Le ministère de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté du Canada (IRCC) a mis fin au financement octroyé à l’organisme pour ses programmes de travailleurs d’établissement dans les écoles. Selon les informations de Radio-Canada, cette subvention constituait 75 % du financement global de l’ACFO de London-Sarnia.