Infrastructure : du soutien pour Wynne

La première ministre sortante de l'Ontario, Kathleen Wynne. Crédit image: Twitter

OTTAWA – Kathleen Wynne n’est plus vraiment seule contre le gouvernement fédéral. La première ministre de l’Ontario a reçu le soutien de ses homologues provinciaux et territoriaux sur le dossier de l’infrastructure lors de la rencontre du Conseil de la fédération, le vendredi 30 janvier.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @SebPierroz

Parmi les principaux messages de la réunion nationale tenue à Ottawa : la volonté de voir le gouvernement fédéral « se joindre à eux en fournissant un financement supplémentaire (…) afin d’appuyer les investissements dans le financement des infrastructures jugées prioritaires par les provinces et les territoires ».

Un sujet récurrent lors de ces réunions annuelles des premiers ministres provinciaux et territoriaux, mais qui trouve un écho amplifié cette année du fait des élections fédérales de l’automne et du possible surplus budgétaire du gouvernement de Stephen Harper.

Le matin même, le ministre fédéral des Finances, Joe Oliver, avait justement attisé les inquiétudes des provinces, en indiquant son refus de céder aux demandes sur le sujet.

« Les partis de l’opposition et certains premiers ministres provinciaux semblent inconscients des conséquences de l’instabilité mondiale actuelle et de la baisse spectaculaire du prix du pétrole », a écrit M. Oliver dans un communiqué de presse. « Le moment ne pourrait être pire pour lancer un programme de déficit massif qui minerait la confiance des investisseurs (…) et multiplierait le fardeau que nous laissons à nos enfants en raison de ces dépenses. »

Un facteur « de croissance et d’emplois »

Une déclaration qui n’a pas manqué de faire réagir Kathleen Wynne lors du point de presse clôturant la journée de discussion. « C’est vraiment malheureux. Ce remplacement des structures âgées peut nous apporter à long terme de la croissance et de l’emploi. »

La chef libérale à Queen’s Park avait jeté un nouveau pavé dans la mare la semaine dernière en enjoignant le gouvernement fédéral d’accorder 5% du produit intérieur brut (PIB) du pays pour retaper les ponts, les routes et les égouts.

Plus éloquent, le premier ministre du Manitoba, Greg Selinger, a appuyé sa collègue. « Les investissements dans les infrastructures ont pour but de protéger les communautés par exemple des inondations et des risques climatiques à court terme, mais aussi d’offrir une qualité de vie dans le long terme. »

Au petit jeu des déclarations, le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, s’est même fait le plus virulent. « Je ne comprends pas que le gouvernement ne nous réponde pas concernant l’investissement dans les infrastructures (…) Ce n’est pourtant pas ce que l’économie nous dicte de faire. »

Renouvelé très récemment, le Plan Chantiers Canada du gouvernement fédéral prévoit d’octroyer 53 milliards $ à l’infrastructure publique municipale et provinciale pour les dix prochaines années.

Absence de Harper

Reste que le fantôme du premier ministre Stephen Harper a belle et bien plané sur la rencontre. Le tout au lendemain d’un entretien entre Mme Wynne et le chef du Parti libéral du Canada Justin Trudeau marqué par des exigences communes à l’endroit du premier ministre sur un plus grand « besoin de collaboration » avec les provinces et territoires.

Malgré sa rencontre avec le chef conservateur le 6 janvier au terme d’une relation délicate en 2014, Mme Wynne a de nouveau égratigné le gouvernement conservateur pendant le point de presse : « Idéalement j’aurais aimé entendre aujourd’hui les réponses de MM. Harper et Oliver à nos demandes. C’est dommage. »