Infrastructure : un partenariat avec le fédéral demandé par Wynne

OTTAWA – Kathleen Wynne a jeté un nouveau pavé dans la mare. En visite à Ottawa le mardi 20 janvier, la première ministre de l’Ontario a appelé le gouvernement fédéral à investir plus d’argent dans le domaine de l’infrastructure.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @SebPierroz

Devant les membres du groupe de réflexion Canada 2020 réunis à l’hôtel Château Laurier, la chef libérale à Queen’s Park a enjoint le gouvernement fédéral d’accorder 5% du produit intérieur brut (PIB) du pays pour retaper l’infrastructure. Chiffres à l’appui provenant « d’experts gouvernementaux », Mme Wynne estime que le montant se situe présentement entre 3 et 3,5% de l’indicateur économique.

La somme de ce Partenariat canadien sur l’infrastructure pourrait être équivalente selon à elle à des transferts aux provinces, comme il en est déjà d’usage pour la santé, l’éducation et les services sociaux, ou bien l’obtention d’un prêt de la part du fédéral, après avoir consulté les provinces.

Dans un discours d’une vingtaine de minutes, Kathleen Wynne a manié le langage diplomatique – parlant d’« union sociale » pour décrire les relations entre les provinces et le fédéral au cours des dernières années – mais aussi le sarcasme : « En ce qui me concerne, je serai heureuse si je peux afficher des pancartes Plan d’action économique pour aider au développement économique. »

Interrogée sur les raisons d’une telle exigence, dans un contexte marqué par moins de rentrées fiscales pour le gouvernement Harper du fait de la baisse notamment du prix de l’essence, Mme Wynne s’est faite sans ambages. « C’est exactement le bon moment pour cette demande de partenariat. Je lance aussi le même défi aux trois autres leaders fédéraux, à savoir MM. Trudeau et Mulcair et Mme May. »

Ce n’est pas la première fois que Mme Wynne formule une telle demande à destination du gouvernement pour rénover ses infrastructures. En août dernier, la première ministre de l’Ontario avait ainsi réclamé 12 milliards $ au gouvernement fédéral.

Plus largement, cette nouvelle doléance de la chef libérale pourrait électrifier un peu plus ses relations avec le premier ministre Stephen Harper. Malgré une rencontre le 5 janvier dernier, les deux leaders se sont affrontés récemment sur de nombreux dossiers. À commencer par le projet de système ontarien de pension de vieillesse, ou encore le déficit provincial.

Chahutée

Reste que la visite de Kathleen Wynne à Ottawa ne fut pas de tout repos. La première ministre a été légèrement chahutée par certains membres du Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario (SEFPO), présents pancartes en main devant l’hôtel Château Laurier, mais aussi dans la salle où elle donnait l’allocution.

Principale pierre d’achoppement : la convention collective arrivée à échéance le 31 décembre dernier. Au « Shame on you Mrs Wynne » lancée par l’un des membres, la première ministre a laissé savoir que les discussions sont « toujours sur la table ».