Horwath tend une perche à ses détracteurs

TORONTO – La chef Andrea Horwath tente de se rapprocher de l’aile gauche du Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario, très critique à son égard, à l’approche d’un vote de confiance à l’interne sur son leadership.

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org @fpdufault

Mme Horwath dit tirer d’importantes leçons des élections provinciales du 12 juin, lors desquelles sa formation a concédé une majorité aux libéraux de Kathleen Wynne et perdu trois circonscriptions-phares à Toronto.

« Je ne suis pas satisfaite du résultat (des élections) mais je suis plus engagée que jamais à continuer à diriger notre parti pour former le gouvernement », a écrit Mme Horwath dans une lettre ouverte publiée dans un quotidien de Toronto, le vendredi 12 septembre.

L’aile gauche du NPD ontarien avait réclamé publiquement la démission de Mme Horwath, quelques jours plus tôt. Les critiques de la chef néo-démocrate lui reprochent d’avoir essayé de rallier les électeurs de la droite, avec des promesses comme des réductions d’impôts pour les entreprises, notamment, au détriment de l’agenda socialiste traditionnel de la formation.

Pire campagne?

« Personne ne devrait oublier ce que nous, néo-démocrates, défendons. Nous croyons dans une lutte de tous les jours pour une société plus égalitaire – économiquement et socialement – qui ne laisse personne derrière », a écrit Mme Horwath. « Nous croyons dans un rôle fort et actif pour le gouvernement, car il y a beaucoup de choses plus importantes que de faire de l’argent ».

Alors que ses détracteurs l’accusent d’avoir mené la pire campagne depuis la déconfiture du gouvernement de Bob Rae, la chef de la deuxième opposition à Queen’s Park se targue plutôt d’avoir engrangé « les meilleurs résultats électoraux » depuis 1990, avec des gains à Oshawa, Sudbury et Windsor.

Le NPD a 21 députés à l’Assemblée législative, soit exactement le même nombre qu’avant les élections.

Mme Horwath a aussi procédé à d’importants changements au sein de sa garde rapprochée, dans la foulée du scrutin du 12 juin. Elle a fait appel à Brian Topp, ex-conseiller de Jack Layton lorsque le NPD a accédé pour la première fois aux banquettes de l’opposition à Ottawa, en 2011, de même qu’à Michael Balagus, ex-chef de cabinet des premiers ministres néo-démocrates Greg Selinger et Gary Doer, au Manitoba.

La chef du NPD ontarien doit se soumettre à un vote de confiance des membres de son parti, à la mi-novembre. Elle avait obtenu le soutien de 76% de ses militants, peu après les élections provinciales de 2011.