Hôpital de Cornwall : toujours aucun dollar de Stormont-Sud

L'Hôpital de Cornwall a été désigné en vertu de la Loi 8 en 2011.

CORNWALL – Une partie des subventions de l’Hôpital communautaire de Cornwall attendent toujours. Trois ans après la grosse controverse sur le bilinguisme, le conseil municipal de Stormont-Sud, dans l’Est ontarien, n’a toujours pas réglé sa note à l’institution.  

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @SebPierroz

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault

« Nous gardons un espoir, d’autant qu’un nouveau conseil a été élu au mois d’octobre », confie à #ONfr, Jeannette Despatie, directrice générale de l’hôpital. « Nous avons senti une nouvelle volonté de leur part. »

L’enjeu? Début 2012, la Ville de Stormont-Sud avait décidé brusquement de ne plus verser le montant de 30 000 $ par année à l’hôpital. Cette somme s’inscrivait dans une enveloppe totale de 300 000 $ s’échelonnant de 2006 à 2015 et destinée à financer un projet de réaménagement de l’institution estimé à 120 millions $.

La municipalité avait vu rouge après que l’hôpital eut été désigné en vertu de la Loi sur les services en français de l’Ontario (Loi 8 de 1986) en janvier 2011. Une décision qui selon elle rendait plus restrictif les critères d’embauche.

Toujours est-il qu’il manque 120 000 $ à l’hôpital provenant de la municipalité. Un chiffre martelé par Mme Despatie, en entrevue. « Chaque aide est importante. C’était tout de même la première fois qu’une municipalité revenait sur son engagement initial. Depuis 2012, il n’y a pas eu de nouvelles protestations à notre politique d’embauche. »

 

Silence de la municipalité

De quoi influencer le nouveau conseil à rouvrir la subvention? Si un vétéran de la politique municipale, Jim Bancroft, l’avait emporté avec 56% des voix sur l’ancien maire, Bryan McGillis, an cœur du scandale, rien ne dit que l’hôpital obtiendra l’ouverture souhaitée.

Joint à plusieurs reprises par #ONfr, le premier magistrat n’a jamais retourné nos appels.

La mairesse adjointe Tammy Hart, qui a déjà dénoncé publiquement l’affichage bilingue à l’hôpital de Cornwall, a pour sa part été réélue.

Les documents détaillés du budget voté en mars 2015 par le nouveau conseil ne comportent aucune mention à un éventuel coup de pouce pour l’hôpital.

Contrairement à l’idée reçue, la municipalité de Stormont-Sud ne représente pas un bastion anglophone. Quelque 14% des résidents y ont le français comme langue première, soit une donnée sensiblement identique qu’à Ottawa.

 

« Dossier dormant »

Le défi ne fait pas bouger pour autant pas l’ACFO-SDG, porte-parole des francophones à Cornwall. « Pour l’instant, le dossier est bien dormant », fait part son président, Marc Bissonnette.

Une tranquillité qui n’est pas partagée par l’ancienne présidente emblématique de l’association, Georgette Sauvé. « J’ai l’impression que personne ne veut rouvrir la boite de Pandore sur cette controverse. »

Pour celle qui était à la barre de l’ACFO au moment de la polémique, « l’argent manquant punit aussi bien les francophones que les anglophones ».

Sur les 1032 employés actuels de l’hôpital, 340 maitrisent les deux langues officielles, soit 33% des effectifs.

La Ville de Cornwall comptait de son côté 22,6% de francophones lors du dernier recensement de Statistique Canada en 2011. Un chiffre en nette baisse en comparaison des 28,7% pour la même étude en 1996.