Hôpital de Cornwall : la crise linguistique de 2012 n’a rien changé

Gracieuseté Hôpital de Cornwall

CORNWALL – L’Hôpital de Cornwall s’était retrouvé bien malgré lui au centre d’une crise linguistique en 2012. Motif : le refus soudain de la municipalité de Stormont-Sud de payer sa subvention annuelle à l’établissement. Cinq ans plus tard, la note n’est toujours pas arrivée, a constaté #ONfr.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

« J’espère encore que la situation puisse changer », soutient Jeannette Despatie, directrice générale de l’hôpital, en entrevue pour #ONfr.

Le refus soudain de la municipalité de Stormont-Sud de verser le montant de 30 000 $ par année à l’hôpital avait provoqué une controverse d’ampleur provinciale. Cette somme s’inscrivait dans une enveloppe totale de 300 000 $ s’échelonnant de 2006 à 2015 et destinée à financer un projet de réaménagement de l’institution estimé à 120 millions de dollars.

Une manière alors pour la municipalité de l’Est ontarien de contester la désignation de l’hôpital vertu de la Loi sur les services en français de l’Ontario (LSF) en janvier 2011. Une décision qui, selon elle, pouvait rendre plus difficile l’embauche des unilingues.

L’Hôpital de Cornwall comptait sur l’arrivée d’un nouveau maire en 2014 pour voir de l’amélioration. Mais l’élection de Jim Bancroft n’a rien changé à la donne.

« Il y avait un espoir lors de son élection », souligne Mme Despatie. « Nous avions pourtant eu une brève discussion avec eux, mais pas de présentation spécifique. »

Joint par #ONfr, le maire n’a pas retourné nos message. En 2015, lors d’un premier suivi sur le dossier, nous n’avions pas pu parler à M. Bancroft.

Une Francophonie en hausse à Stormont-Sud

Une municipalité de Stormont-Sud peu ouverte aux francophones? Avant les élections municipales de 2014, la mairesse adjointe Tammy Hart, avait dénoncé publiquement l’affichage bilingue à l’hôpital de Cornwall. Une prise de position publique qui ne l’avait pas empêché d’être réélue.

Ironie du sort, la Ville va à contre-courant de la tendance démographique de l’Ontario marquée par un lent déclin de la Francophonie dans l’Est Ontarien. Les chiffres du recensement dévoilés la semaine dernière le confirment : quelque 2 000 francophones y sont installés, l’équivalent d’une proportion de 15 % de la population (contre 12,4 % en 2006 et 14,5 % en 2011).

Bilinguisme de l’établissement assuré, pour l’ACFO locale

Pour l’ACFO-SDG (Association canadienne-française de l’Ontario/Stormont Dundas et Glengarry), si la crise linguistique de 2012 est maintenant totalement éteinte, c’est avant tout parce que l’hôpital répondrait parfaitement aux exigences du bilinguisme.

« Je n’ai jamais entendu une histoire de quelqu’un qui n’a pas bien été servi en français », laisse entendre sa présidente Danielle Duplantie. « Les affiches sont totalement bilingues dans l’établissement, ce qui n’était pas le cas dans le passé. »

L’Hôpital de Cornwall compte une centaine de lits pour 1 000 employés. Quelque 33 % de son personnel serait bilingue.