Hamilton : dénouement pour la construction d’une école catholique

Le Conseil scolaire de district catholique du Centre-Sud se veut optimiste sur le design de la future école. Archives

HAMILTON – Un même lieu, mais deux écoles distinctes : la solution préconisée par le ministère de l’Éducation est finalement acceptée partiellement par le Conseil scolaire de district catholique Centre-Sud (CSDCCS).

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @SebPierroz

L’institution éducative a annoncé, jeudi 3 mars, des « développements » dans sa demande de financement pour la construction d’une nouvelle école secondaire dans la région de Hamilton. Le tout pour remplacer la vieillissante Académie catholique Mère-Teresa.

Initialement, le ministère de l’Éducation avait donné son feu vert au projet… à condition que le CSDCCS partage un nouvel établissement estimé à 700 élèves avec le conseil scolaire public Viamonde. Une solution il y a quelques mois inacceptable pour le conseil scolaire qui menaçait même de se rendre jusqu’en Cour suprême du Canada.

« Ce n’est pas une volte-face, et notre position ne change pas », fait savoir le directeur de l’éducation du CSDCCS, André Blais à #ONfr. « L’offre originale du ministère était effectivement une construction conjointe, mais les discussions récentes montrent que le ministère est maintenant ouvert à un design qui permettrait deux écoles clairement distinctes. C’est ce que nous revendiquons. Aujourd’hui, on parle vraiment d’une option gagnant-gagnant. »

D’après les prévisions du ministère de l’Éducation, un « centre communautaire francophone » reliant les deux établissements pourrait être construit sur le site. Il comprendrait notamment un gymnase, une cuisine communautaire, et des laboratoires. Des installations qui, en somme, pourraient être utilisées par les deux écoles.

Le CSDCCS a certes gagné une première bataille, mais n’a pas encore obtenu une victoire totale. La volonté du ministère prévoyant une capacité de 350 élèves pour chacun des établissements reste insuffisante pour le conseil scolaire.

« Nous maintenons l’idée d’avoir une école d’une capacité de 475 élèves », explique à #ONfr, la présidente du CSDCCS, Melinda Chartrand. « Nos écoles débordent de partout. »

Satisfaction du conseil Viamonde

Du côté du conseil Viamonde, cette « solution acceptable » est accueillie avec entrain. « Les installations partagées comme le gymnase vont être d’une grande superficie », a partagé à #ONfr, le président Jean-François L’Heureux.  « Il faut bien comprendre que les installations des écoles francophones sont bien souvent désuètes par rapport aux écoles anglophones. Ce sont au final les élèves qui vont être gagnants de cette ouverture manifestée par le CSDCCS. »

Un partenariat semblable a pourtant été mis en place entre le CSDCCS et le conseil scolaire Viamonde en 2011. À Toronto, l’école secondaire catholique Saint-Frère-André partage ainsi ses locaux avec l’école secondaire publique Toronto-Ouest.

Si le CSDCCS obtenait un design assurant l’indépendance du futur établissement, la saga judiciaire commencée en novembre 2013 serait alors terminée. À cette époque, le conseil scolaire avait décidé de poursuivre la province devant les tribunaux arguant que celle-ci ne respectait pas l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés, garantissant pourtant le droit à une éducation en langue française en milieu minoritaire.

L’affaire avait rebondit à Queen’s Park en juin dernier lorsqu’un groupe de parents catholiques de langue française de la région de Hamilton se rendait à l’Assemblée législative déposer une pétition de 2500 signatures en appui pour cette nouvelle école secondaire.