Grèves scolaires : Wynne n’écarte pas une loi spéciale

Des centaines d'enseignants en grève ont manifesté à Queen's Park, le 7 mai.

TORONTO – La première ministre Kathleen Wynne n’écarte pas la possibilité d’une loi spéciale pour forcer les enseignants des écoles secondaires publiques anglophones dans trois conseils scolaires de l’Ontario à mettre fin à leurs grèves.

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault

Les enseignants dans les écoles secondaires publiques de langue anglaise dans les régions de Durham, Peel et Sudbury ont rejoint les lignes de piquetage après l’échec des négociations locales avec leurs conseils scolaires respectifs, à la mi-avril et au début mai.

Il s’agit du plus long conflit de travail dans les écoles de l’Ontario depuis plus de deux décennies. Un conflit qui touche près de 75000 élèves.

« Nous essayons toujours d’avoir des ententes négociées », a réitéré Mme Wynne lors d’un point de presse à Toronto, au cours duquel la première ministre a tout de même commencé à montrer des signes d’impatience, le jeudi 21 mai.

Les libéraux à Queen’s Park ont demandé à la Commission des relations de travail en éducation de l’Ontario (CRTÉO) d’évaluer les risques des grèves sur la fin de l’année scolaire et, plus particulièrement, la diplomation des élèves de la 12e année.

Un verdict de la CRTÉO était toujours attendu, le 21 mai.

 

« Mesures nécessaires »

« C’est le processus qui doit être suivi », a précisé Mme Wynne, prête à légiférer un retour en classe si la CRTÉO conclut que l’année scolaire est en péril. « À ce moment-là, nous agirons », a-t-elle fait savoir. « Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour ramener les élèves dans les salles de classe le plus vite possible ».

L’avertissement de Mme Wynne est arrivé au moment où les enseignants des écoles secondaires publiques anglophones de la région de Halton et d’Ottawa-Carleton entamaient, à leur tour, des moyens de pression contre leurs conseils scolaires respectifs.

Les enseignants des écoles élémentaires publiques anglophones de l’Ontario ont, eux aussi, entrepris des moyens de pression après l’échec de leurs négociations à l’échelon provincial. Les enseignants francophones et ceux des écoles catholiques anglophones songent, pour leur part, à se donner un mandat de grève pour septembre si leurs négociations avec la province n’aboutissent pas d’ici là.

Rappelons que l’Ontario a mis sur pied un système de négociations à deux niveaux avec ses quatre syndicats de l’enseignement. Il y a maintenant un niveau de négociations provincial pour les grandes questions d’argent. Et une négociation locale pour les autres questions comme la répartition des tâches, par exemple.