Francophonie : le NPD précise ses engagements

Le Nouveau Parti démocratique a dévoilé ses propositions pour les francophones en milieu minoritaire. (Photo: Sébastien Pierroz)
Le Nouveau Parti démocratique a dévoilé ses propositions pour les francophones en milieu minoritaire.

OTTAWA – Oubliée des débats depuis le début de la campagne électorale, la francophonie hors Québec fait finalement une petite percée. Dans une lettre rendue publique par la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA), le Nouveau Parti démocratique (NPD) précise ses engagements.

BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet 

Le parti de Thomas Mulcair promet notamment de bonifier l’enveloppe financière consacrée à la Feuille de route pour les langues officielles en investissant 30 millions supplémentaires sur 4 ans pour absorber l’inflation. Lors du renouvellement de cette stratégie fédérale de protection et de promotion de la dualité linguistique en 2013, le gouvernement de Stephen Harper avait déjà concédé une hausse de 24 millions de dollars à l’enveloppe totale de 1,1 milliard pour 2013-2018.

Mise à part cette promesse chiffrée, le NPD s’est également engagé à donner plus de pouvoir au ministre du Patrimoine et des Langues officielles pour qu’il s’assure du respect de la Loi sur les langues officielles et à favoriser l’immigration francophone en donnant une lentille spécifique aux programmes d’immigration Canada.

Régulièrement mise de l’avant ces dernières années, l’immigration francophone est un enjeu particulièrement important pour les communautés francophones en situation minoritaire à travers le pays qui y voient la possibilité de maintenir leur poids démographique dans la société canadienne. C’est notamment le cas en Ontario où la province s’est fixée une cible de 5% d’immigration francophone qui paraît ambitieuse au regard des chiffres actuels.

Cheval de bataille de leur ancien porte-parole en matière de langues officielles, Yvon Godin, le bilinguisme des juges à la Cour suprême du Canada sera encore une priorité pour les néo-démocrates, tout comme le rétablissement et l’amélioration du Programme de contestations judiciaires. Sans expliquer précisément comment il compte s’y prendre, le NPD suit également une autre recommandation de la FCFA en se disant prêt à travailler pour assurer la viabilité à long terme des médias minoritaires.

Enfin, l’équipe de Thomas Mulcair se montre ouverte à la demande du Manitoba sur la mise en place d’une définition plus inclusive des francophones. Le NPD rejoint ainsi le Parti libéral du Canada qui a déjà annoncé son intention de présenter à la Chambre des communes le projet d’une définition « inclusive » de la francophonie. À l’heure actuelle, cette définition utilisée en Ontario permet de considérer comme francophones, les personnes qui ont une bonne connaissance du français comme langue officielle et qui utilisent le français à la maison.

La FCFA attend d’autres réponses

Alors que jusqu’ici, les partis politiques s’étaient contentés de se dire « sensibles aux préoccupations des francophones hors Québec », le parti de Thomas Mulcair est le seul à avoir, à l’heure actuelle, répondu à la FCFA. L’organisme porte-parole des francophones hors Québec souhaite des engagements concrets de la part des partis politiques qui sont donc invités à dévoiler leur plateforme.

Toutefois, la FCFA ne souhaite pas encore commenter les propositions formulées par le NPD, attendant les réponses des autres partis.

« Nous remercions le NPD d’avoir dévoilé ses intentions à l’égard de nos communautés mais nous préférons attendre de recevoir les réponses de tous les partis pour pouvoir les analyser et les commenter », explique la présidente, Sylviane Lanthier.

« Nos priorités sont claires, nous voulons que le prochain gouvernement appuie les francophones dans le respect de leurs réalités et besoins spécifiques, investisse dans les organismes, institutions, activités et services par et pour les francophones et s’assure du respect de la Loi sur les langues officielles et des droits linguistiques des citoyens francophones », a-t-elle ajouté.