Environnement : McKenna plaide pour la coopération

La ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Catherine McKenna. Benjamin Vachet

OTTAWA – La ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Catherine McKenna, était en visite à la conférence sur les collectivités durables, mercredi 10 février, à Ottawa. Devant les délégués de la Fédération canadienne des municipalités (FCM), elle a martelé un message de collaboration entre tous les paliers gouvernementaux pour lutter contre les changements climatiques.

BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet

Lors de son discours, la ministre McKenna a annoncé l’octroi de 31,5 millions $ à 20 projets municipaux de développement durable, dont deux en Ontario.

La ville de Toronto recevra ainsi une subvention de 511460 $ et un prêt de 2,5 millions $ pour le projet conjoint du Toronto Atmospheric Fund et de l’organisme municipal en charge du logement abordable, Toronto Community Housing, qui vise à l’amélioration écoénergétique de sept bâtiments de logements sociaux. L’objectif est de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) de 30% et le coût des services publics de 24%.

La municipalité de Durham, quant à elle, a obtenu une subvention de 87395$ pour réaliser une étude de faisabilité relative à la mise en œuvre d’une écostation qui doit lui permettre d’atteindre un taux de valorisation de ses déchets de 70%.

La ministre McKenna a utilisé l’exemple des projets sélectionnés pour rappeler le rôle des municipalités, qu’elle juge essentiel, dans la lutte contre les changements climatiques.

« Les villes contrôlent plus de 40% des émissions du Canada. Elles luttent contre les changements climatiques et en assument aussi les coûts. Elles doivent être aidées dans leurs efforts par le gouvernement fédéral. »

Refusant d’opposer bonne santé économique et lutte contre les changements climatiques, Mme McKenna voit plutôt la situation actuelle comme « une excellente opportunité pour les entreprises canadiennes de développer des projets écologiques, capables de créer de bons emplois, tout en favorisant une croissance propre et durable pour les générations futures ».

Où sont les cibles?

Profitant de la tribune offerte, Mme McKenna n’a pas hésité à égratigner, à plusieurs reprises, le précédent gouvernement.

« Les trois paliers gouvernementaux ont besoin de travailler ensemble pour lutter contre les changements climatiques. Trop longtemps, les municipalités, les provinces et les territoires ont été laissés à eux-mêmes face au manque de leadership du gouvernement fédéral. Nous voulons construire un partenariat à long terme et une stratégie commune pour répondre au plus grand défi de notre génération. »

Le gouvernement fédéral tarde toutefois à préciser ses cibles en matière de réduction des GES. Une conférence fédérale-provinciale des premiers ministres est prévue le 3 mars afin d’établir une stratégie pancanadienne qui doit permettre au Canada de respecter son engagement pris à la conférence de Paris, en décembre, de limiter le réchauffement de la planète à moins de deux degrés Celsius.

Indiquant avoir rencontré le ministre ontarien de l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique, Glen Murray, la veille, Mme McKenna a demandé du temps.

« Bâtir un plan pancanadien prend du temps. Nous n’allons pas lancer des cibles de réduction des émissions de GES sans avoir un plan pour les atteindre. La construction de ce plan va commencer lors de la prochaine rencontre des premiers ministres. Nous allons regarder où nous pouvons diminuer les émissions et comment travailler tous ensemble. Nous sommes déterminés à fixer des cibles, mais devons d’abord établir quelles mesures prendre pour les atteindre. »