Elizabeth May en faveur de la désignation bilingue d’Ottawa

La chef des verts Elizabeth May à Guelph pour faire campagne avec son candidat vedette, Gord Miller.

GUELPH – La chef du Parti vert du Canada, Elizabeth May, compte faire des gains lors du prochain scrutin et appuyer les francophones dans leurs différentes revendications, notamment dans le dossier de la désignation bilingue de la Ville d’Ottawa.

ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER
efgauthier@tfo.org | @etiennefg

« Le Parti vert est en faveur de la décision de faire d’Ottawa une ville vraiment bilingue par la loi. C’est clair que dans la vie quotidienne, c’est vraiment une ville bilingue. On entend beaucoup le français. Mais avec une protection par la loi, ce sera encore plus fort », a confié Mme May à l’occasion d’une entrevue accordée à #ONfr.

Le gouvernement fédéral devrait cependant assumer une part des dépenses associées à la désignation bilingue de la capitale fédérale, selon elle.

La chef du Parti vert refuse par contre de sermonner le maire de la Ville d’Ottawa, qui s’est montré farouchement opposé à la désignation bilingue de sa municipalité. « Je ne veux pas faire de commentaires contre le maire. Il est un ami de longue date. Mais avec l’appui du gouvernement fédéral, la désignation est raisonnable et c’est la bonne chose à faire », insiste-t-elle.

Questionnée concernant les défis des communautés francophones minoritaires d’un océan à l’autre, Elizabeth May s’est faite plus évasive. Lorsqu’elle a été invitée à commenter les failles dans l’application de la Loi sur les langues officielles, la leader politique a rapidement changé de sujet préférant parler des problématiques propres aux autochtones.

Invitée à nouveau à répondre aux problèmes liés aux langues officielles, la chef des verts a finalement affirmé qu’il est essentiel de protéger le fait français. Elle s’est engagée à le faire à la Chambre des communes, à Ottawa. « Pour les francophones, on doit mettre en place l’appui et le financement pour la protection de la culture et de la langue. Et il est important de souligner qu’il n’y a pas seulement une culture francophone au Canada, mais plusieurs. Elles doivent toutes recevoir de l’aide », a-t-elle soutenu en marge d’un point de presse à Guelph.

 

Contre les oléoducs

Invitée par #ONfr à partager les raisons pour lesquelles les francophones du pays devraient opter pour son parti lors du scrutin du 19 octobre, Elizabeth May a répondu que sa formation politique était la seule au niveau national à s’opposer aux oléoducs.

« Le Parti vert est le seul parti au niveau fédéral contre les pipelines. Nous sommes clairement contre Énergie Est et en faveur de la protection du fleuve. Seulement le parti vert parle de ces enjeux, nous sommes engagés dans la protection de l’environnement », insiste-t-elle.

En misant sur les verts, les Canadiens appuient aussi la fin de la partisanerie, selon Mme May. « Les élus de notre parti travaillent pour leur circonscription et non pour me faire plaisir. Les élus de notre formation vont voter avec leur conscience et non en fonction de la ligne de parti. Trop d’élus sont prêts à vendre leur pays pour leur parti », dénonce-t-elle.

Malgré les sondages qui révèlent que le Parti vert pourrait à nouveau n’obtenir qu’un seul siège, Élizabeth May espère surprendre.

« Après les élections, j’ai beaucoup d’espoir d’avoir plus de députés verts pour travailler avec moi », laisse-t-elle tomber. Elle affirme que ses troupes seront prêtes à travailler avec le parti qui formera le pouvoir. « C’est presque la même chose pour nous que d’imaginer MM. Mulcair ou Trudeau, car nous sommes prêts à travailler avec eux pour prendre les meilleures décisions », ajoute-t-elle.

La chef des verts était de passage à Guelph cette semaine pour faire campagne avec son candidat vedette, Gord Miller. L’ancien commissaire à l’environnement de l’Ontario mène une campagne agressive en multipliant les activités et en étant très visible auprès des électeurs. En 2011, les libéraux ont remporté la victoire en obtenant la confiance de 43% des électeurs de la circonscription devant les conservateurs qui ont reçu 33% des appuis. Les verts étaient loin derrière avec 6% du vote.

Le transfuge Bruce Hyer espère aussi surprendre dans Thunder Bay—Supérieur-Nord. Lors du scrutin de 2011, l’ancien néo-démocrate avait remporté la victoire avec 50% des suffrages contre 30% pour son adversaire conservateur Richard Harvey. Le Parti vert n’avait à l’époque hérité que de 3% des voix.