Des députés francophones confirment leurs intentions pour 2018

La ministre déléguée aux Affaires francophones de l'Ontario, Marie-France Lalonde. Archives, #ONfr

TORONTO – En vue de la prochaine élection, les investitures de candidatures de francophones et de francophiles se font lentement parmi les députés de Queen’s Park.  Plusieurs personnalités importantes de la communauté comme la ministre déléguée aux Affaires francophones, Marie-France Lalonde, souhaitent cependant tenter à nouveau leur chance.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

Jusqu’à présent, seulement 16 candidats pour le Parti libéral de l’Ontario (PLO) ont été désignés en vue de la prochaine élection. La plupart d’entre eux sont des députés ou des ministres anglophones dans l’actuel gouvernement.

Selon une porte-parole pour le PLO, la formation dirigée par Kathleen Wynne espère attirer plus de francophones et de candidats bilingues au cours des prochains mois.

Actuellement, environ 13 % du caucus libéral est bilingue, assure-t-elle.

Chaque formation politique ontarienne détermine le rythme de ses investitures et les modalités des votes, s’il y a une course pour obtenir le titre de candidat officiel de ce parti. La procédure est ensuite gérée par les instances locales des partis qui organisent la tenue des votes.

Parmi les francophiles confirmés comme candidat par le PLO, on retrouve Eleanor McMahon, la ministre du Tourisme, de la Culture et du Sport, et Yvan Baker, adjoint parlementaire au ministre des Finances et député d’Etobicoke Centre.

Marie-France Lalonde n’a, pour sa part, pas encore été officiellement choisie par les libéraux comme candidate dans la nouvelle circonscription d’Orléans. En entrevue avec #ONfr, Stephen Heckbert, président de l’Association libérale d’Ottawa-Orléans, a cependant affirmé que Mme Lalonde souhaitait revenir en 2018.

« Elle aime beaucoup ce qu’elle fait, elle a encore des buts à accomplir », a-t-il expliqué.

Cependant, le cas de Mme Lalonde est dans une zone grise puisque le PLO n’a pas encore donné l’autorisation de tenir une investiture officielle dans la circonscription, ce qui fait que la ministre n’est techniquement pas encore candidate pour 2018. Ce n’est toutefois qu’une formalité, selon M. Heckbert.

« On attend qu’ils (le bureau provincial du PLO) nous donnent une date pour que l’on puisse planifier un peu », a-t-il expliqué.

L’investiture de Marie-France Lalonde doit avoir lieu à l’automne, a aussi affirmé Stephen Heckbert.

La députée d’Ottawa-Vanier, Nathalie Des Rosiers, sera pour sa part candidate, mais se trouve dans la même situation que Mme Lalonde. Élue lors d’une élection partielle en novembre 2016, l’ancienne doyenne de la faculté de droit de l’Université d’Ottawa n’a pas encore été confirmée par le PLO. Cependant lorsque joint par #ONfr, un porte-parole pour la députée franco-ontarienne a assuré son intention de revenir en 2018.

Pour leurs parts, les députés pouvant s’exprimer en français, Peter Milcyn, Grant Crack, Bob Chiarelli, John Fraser, Glenn Thibeault, Glen Murray n’ont pas confirmé leurs intentions

Des francophiles progressistes-conservateurs dans la course

Le Parti progressiste-conservateur de l’Ontario (PC de l’Ontario) a multiplié les nominations de candidats depuis quelques mois. En tout, près de 77 candidatures sont confirmées pour combler les 122 sièges qui seront disponibles à Queen’s Park en 2018. 

Parmi les députés siégeant actuellement à la législature qui ont confirmé leur candidature en 2018, on retrouve Gila Martow, critique de son parti pour les Affaires francophones. Cette francophile a été élue en février 2014 dans la circonscription de Thornhill, dans le nord de Toronto. Contactée par #ONfr, la principale intéressée s’est dite enthousiaste face à la prochaine année électorale et espère pouvoir continuer d’être une voix pour les francophones à Queen’s Park.

Le processus de nomination du PC de l’Ontario reste controversé et plusieurs candidats aux investitures ont contesté les résultats auprès des instances du parti.

En entrevue à #ONfr, Patrick Brown a assuré que le processus suivait son cours normal, ajoutant qu’une firme privée avait été embauchée pour superviser le processus. M. Brown a aussi assuré vouloir attirer plus de francophones dans son parti au cours des prochaines semaines.

Des pointures francophones de retour au NPD

Tout comme les libéraux, les nominations au Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario se font encore lentement. Au moment de mettre ce texte en ligne, sept candidats ont été choisis pour 2018, dont la plupart sont des députés du caucus de la formation de gauche.

Le député Michael Mantha sera l’un d’eux. Comme à la dernière élection provinciale, M. Mantha briguera la circonscription d’Algoma-Manitoulin. Il représente ce comté au Nord de l’Ontario depuis 2011.

Pour sa part, la députée de Nickel Belt et critique en matière de francophonie pour son parti, France Gélinas, sera également candidate à sa propre réélection. Élue pour la première fois en 2007, cette ancienne professionnelle de la santé sollicitera son quatrième mandat comme députée provinciale. En 2014, elle avait remporté son siège avec plus de 60 % des votes.

Gilles Bisson, député de Timmins-Baie James, sera également candidat en juin 2018. Ce vétéran de la politique et franco-ontarien a été élu pour la première fois en 1990 dans l’ancienne circonscription de Cochrane South. Depuis 1999, M. Bisson est l’élu de Timmins-Baie James. La survie de cette circonscription n’est toutefois pas assurée et la nouvelle carte électorale pourrait voir le comté du nord de la province scindé en deux. Le possible découpage de Timmins-Baie James est observé de près par l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO).

Deux points d’interrogation restent encore pour les pouvant s’exprimer dans la langue de Molière au sein du parti d’Andrea Horwath, soit le député de Toronto-Danforth, Peter Tabuns, et Jagmeet Singh. Ce dernier est actuellement candidat à la chefferie fédérale du NPD et n’a pas confirmé son retour à Queen’s Park advenant une défaite.