Dernier tour de piste avant le vote

«C’est une lutte serrée», a dit la chef libérale Kathleen Wynne, en marge d’une visite d’une école élémentaire francophone de Toronto, le 11 juin.

TORONTO – Les libéraux de l’Ontario ont pris une légère avance dans les sondages, à la veille du scrutin provincial du 12 juin.

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault

La formation de Kathleen Wynne s’est hissée à 42% des intentions de vote, son score le plus élevé depuis le début de la campagne électorale, selon un dernier coup de sonde du Forum Research.

Un autre sondage, celui-là de la firme Ipsos Reid, a aussi placé les libéraux en tête de peloton, avec 33% des intentions de vote des électeurs ayant déjà fait leur choix.

Ce regain soudain de popularité pour les libéraux est venu briser une égalité statistique avec les progressistes-conservateurs qui s’est maintenue pendant presque toute la campagne.

Les troupes de Tim Hudak récolteraient 35% des appuis, selon les prédictions du Forum Research. Les néo-démocrates d’Andrea Horwath, eux, sauveraient les meubles avec 19% des intentions de vote, alors que les verts de Mike Schreiner termineraient la course avec 3%.

Le coup de sonde d’Ipsos Reid, lui, donne au Parti progressiste-conservateur une cote de popularité de 31% chez les électeurs ayant déjà fait leur choix. Le Nouveau Parti démocratique récolterait 30%, selon les mêmes prédictions.

Or, auprès des électeurs ayant fait leur choix et qui sont bien décidés à exercer leur droit de vote, Ipsos Reid place le clan Hudak en tête de peloton, avec 36% des intentions de vote. Les libéraux et les néo-démocrates seraient alors ex-aequo, avec chacun 30% des suffrages.

La marge d’erreur du sondage du Forum Research est de ±4%. Celle du coup de sonde d’Ipsos Reid, de ±2,4.

« Il y a eu des sondages qui nous donnaient gagnants. D’autres qui nous donnaient perdants. Le seul sondage qui importe vraiment est celui aux urnes. Nous ne prenons rien pour acquis. C’est une lutte serrée », a nuancé la chef libérale Kathleen Wynne, en marge d’une visite d’une école élémentaire francophone de Toronto, le mercredi 11 juin.

Comtés chauds

La chef libérale s’est concentrée sur Toronto, pour sa dernière journée de campagne. Son clan y lorgnait des circonscriptions acquises depuis longtemps aux néo-démocrates, comme Trinity-Spadina, ou qui lui ont récemment glissé entre les doigts au profit des progressistes-conservateurs, comme Etobicoke-Lakeshore.

« Tim Hudak regarde l’Ontario et voit un problème à résoudre. Et des gens à congédier. Nous regardons l’Ontario et nous voyons un endroit à bâtir. Une maison de laquelle être fiers. Et une province en pleine reprise », a lancé Mme Wynne, réitérant son appel au vote stratégique pour barrer la route aux progressistes-conservateurs.

Le chef progressiste-conservateur Tim Hudak, lui, s’est déplacé de Mississauga à Waterloo, à l’ouest de Toronto, pour finir la journée dans son fief de la péninsule du Niagara.

« Nous pouvons mettre cette ère de scandales et de gaspillage derrière nous. Nous pouvons mettre fin à cette ère d’endettement incontrôlé et nous remettre de cette crise de l’emploi qui perdure depuis une décennie », a scandé M. Hudak lors d’un arrêt à Mississauga, le 11 juin.

Andrea Horwath a terminé sa campagne sur les chapeaux de roues. La chef néo-démocrate a effectué huit arrêts à Brampton, Mississauga, Toronto, Oshawa et Belleville, pour rejoindre son homologue fédéral Thomas Mulcair à Kingston, en fin de journée.

« Vous n’avez pas à choisir entre plus de corruption libérale et le plan (progressiste-conservateur) de mettre au chômage 100 000 personnes », a scandé Mme Horwath à ses partisans lors d’un arrêt à Mississauga, le 11 juin. « Vous le savez bien : les libéraux méritent de passer un bon moment sur le banc des pénalités et le plan de Tim Hudak tuerait des emplois ».

Majorité ou minorité?

Avec 42% des suffrages, les libéraux de Dalton McGuinty étaient parvenus à faire élire un gouvernement majoritaire fort, avec 71 députés, lors du scrutin provincial de 2007. La formation a vu ses appuis fondre à 38%, ce qui s’est traduit par un mandat minoritaire, quatre ans plus tard.

Pour former un gouvernement majoritaire, un parti doit remporter 54 des 107 circonscriptions électorales de l’Ontario.

À la dissolution de l’Assemblée législative, le 2 mai, les libéraux détenaient 48 sièges, les progressistes-conservateurs, 37 sièges, et les néo-démocrates, 21 sièges. Il y avait un siège vacant.