Démographie : des chiffres inquiétants pour Casselman

La population de Casselman a accusé un recul de 2,2 % entre 2011 et 2016.Wikipédia

CASSELMAN – L’un des derniers bastions francophones de l’Ontario commence à se vider. Les chiffres du recensement de 2016 dévoilés la semaine dernière montrent que la population de Casselman a baissé de 2,2 % depuis 2011.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

Depuis plusieurs années, la municipalité de l’Est ontarien affichait pourtant une croissance démographique à deux chiffres. Au dernier recensement en 2011, on y dénombrait 3 626 résidents, l’équivalent alors d’une hausse de 10,7 % par rapport au recensement de 2006. Selon les chiffres,  la ville comptait 3 548 personnes en 2016.

Casselman, qui occupait jusqu’alors les premiers rôles en termes de croissance, est désormais largement devancée par les municipalités voisines : Russell (+ 8,3 %) et la Nation (+ 9,8 %).

« Je n’ai pas vraiment d’explications », lance le maire Conrad Lamadeleine, tout en précisant que la « croissance démographique n’avait jamais baissé » lorsqu’il a été maire de Casselman.

À la tête de la municipalité depuis 1985, M. Lamadeleine a laissé son fauteuil à deux reprises, de 1998 à 2003, puis de 2010 à 2014.

« Peut-être que le maire en place de 2010 à 2014 (Claude Levac) n’a pas émis assez de permis de construction. À ce sujet, je peux vous dire que ça va mieux. Nous avons approuvé la construction de 600 lots à l’automne dernier, et 400 vont être approuvés prochainement. »

Pour Julien Bérard-Chagnon, démographe à Statistique Canada, Casselman n’est pas un « cas isolé », et reste symptomatique du ralentissement de la croissance démographique dans les huit municipalités des Comtés unis de Prescott et Russell (+ 4,6 %).

« Casselman reste une population rurale, assez vieillissante, où la taille des ménages tend à diminuer. De plus, le nombre de logements occupés a très peu augmenté. Ces deux effets se conjuguent. »

Le démographe met aussi en lumière l’étalement de la population souvent loin des centres-villes. Une donnée notamment perceptible dans le dernier recensement. À la différence de la municipalité de Russell, Casselman ne bénéficie que moyennement de l’attraction d’Ottawa.

Au même titre que Kapuskasing, Hearst ou encore, Hawkesbury, Casselman reste l’une des dernières municipalités en Ontario où les francophones sont majoritaires.

Les autres données du recensement de 2016 seront dévoilées tout au long de l’année. Les chiffres comprenant la lentille des langues officielles seront quant à eux publiés au mois d’août.