D’autres factures de consultation pour le panel d’Ed Clark

L'économiste Ed Clark.

TORONTO – L’ex-banquier Ed Clark serait passé de « tsar de la privatisation » à conseiller spécial de la première ministre Kathleen Wynne sur des questions d’économie alors que son panel d’évaluation des biens publics de l’Ontario continuait à réclamer à la province des centaines de milliers de dollars pour des services de consultation.

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault

Le panel qui a recommandé la privatisation d’Hydro One et la libéralisation de la vente de bière poursuit ses travaux, entre autres, sur la possibilité d’ouvrir le marché des vins et des spiritueux aux supermarchés.

Bien que M. Clark travaille bénévolement pour le gouvernement, son panel d’experts continue apparemment d’empiler les factures de consultation externe, selon ce qu’a appris l’opposition néo-démocrate à Queen’s Park par le biais de la Loi sur l’accès à l’information.

Le comité qui s’est penché sur l’avenir d’Hydro One et de la Régie des alcools de l’Ontario, la LCBO, aurait réclamé dernièrement une facture de 700000$ à la province pour les conseils des firmes Deloitte et KPMG. C’est en plus des quelque 6,8 millions $ déjà allongés pour des services d’experts à l’externe depuis l’an dernier.

« C’est une pratique inquiétante », a déclaré la néo-démocrate Catherine Fife, le mercredi 17 juin. « Je crois que (M. Clark) distribue cet argent sur Bay Street. Cet argent est dirigé vers des experts-conseils. Pas vers des solutions », a ajouté l’élue de Kitchener-Waterloo.

Le panel d’Ed Clark s’était déjà attiré des foudres de l’opposition à Queen’s Park, fin avril, pour avoir passé des contrats de consultation à des firmes proches des libéraux, notamment PriceWaterhouseCooper, qui emploie l’ex-premier ministre Dalton McGuinty.

 

Infrastructure

Le gouvernement de Kathleen Wynne s’est engagé à investir 130 milliards $ sur dix ans dans l’infrastructure de l’Ontario. Mais du même souffle, le clan libéral a promis d’abattre d’ici trois ans un déficit de 8,5 milliards $.

À la tête d’un panel d’évaluation des biens publics, c’est Ed Clark lui-même qui a recommandé à Queen’s Park la privatisation jusqu’à 60% de la société de distribution et de transmission d’électricité Hydro One. L’ex-patron de la Banque TD a laissé entrevoir des profits de 4 milliards $ que le gouvernement a prévu, à son tour, réinvestir dans les routes et les transports en commun de la province.

La recommandation sans précédent a valu à M. Clark le surnom de « tsar de la privatisation » dans la presse parlementaire.

« C’est M. Clark qui a recommandé de vendre 60% d’Hydro One. Les gens de notre province n’ont jamais eu l’occasion de voter là-dessus. La première ministre n’a pas fait campagne là-dessus », a dénoncé Mme Fife. « Cet argent ne sert pas bien les intérêts de notre province ».

Dans ses nouvelles fonctions de conseiller spécial, Ed Clark serait responsable, entre autres, d’explorer d’autres avenues de financement pour aider le gouvernement à renouer avec l’équilibre budgétaire, selon ce qu’a rapporté le Globe & Mail, le 17 juin. L’ex-banquier aurait déjà commencé à épauler le ministère du Développement économique et de l’Emploi dans sa recherche d’investissements.

Les libéraux à Queen’s Park doivent officialiser sous peu le nouveau rôle de M. Clark.