Cinq enjeux pour les francophones à Orléans

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ORLÉANS – Ce quartier Est de la Ville d’Ottawa reste marqué par le fait francophone. Petit tour d’horizon des enjeux francophones prioritaires pour Orléans.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

Démographie. Au dernier recensement de 2011, 36 425  résidents d’Orléans possédaient le français comme langue maternelle, soit une proportion d’environ 30 %. Les francophones ne cessent de perdre du terrain depuis les années 70 où ils étaient même majoritaires. Dans ces conditions, l’immigration francophone est une possibilité à condition qu’Orléans parvienne à dynamiser les offres d’emplois sur son territoire. Mais aussi la capacité de mettre en place un service de transports efficace permettant à Orléans de devenir une force d’attrait pour les nouveaux arrivants. C’est d’ailleurs tout l’enjeu de la future phase du projet de train léger d’Ottawa.

Représentation médiatique. La disparition progressive de L’Express d’Ottawa a laissé un grand vide dans la communauté d’Orléans. En trente ans, l’hebdomadaire francophone a contribué à la visibilité de la communauté. Une première solution a été trouvée en début d’année avec le lancement de L’Orléanais. Sur une base mensuelle, le nouveau journal entend se concentrer sur la vie culturelle, artistique et communautaire d’Orléans. Le propriétaire Fred Sherwin est convaincu de la viabilité du modèle.

Accent aigu sur le « E ». Orléans conserve son accent sur le « e », même dans la version anglaise. Bien que le nom de la ville, fondée en 1860, ait toujours comporté un accent aigu, le respect de cette toponymie s’est éteint au fur et à mesure des années. Les effets entre autres de l’anglicisation. La Société franco-ontarienne du patrimoine et de l’histoire d’Orléans (SFOPHO) s’est donné pour mission de corriger cette erreur. Une étude publiée peu après la fondation de l’organisme en 2011 montrait que 79 % des publicités des organismes et commerces d’Orléans ne mettaient pas l’accent dans leur annonce. Un chiffre aujourd’hui de 47 % grâce au travail de sensibilisation, selon Louis Patry, cofondateur de la SFOPHO.

Vitalité francophone. La minorisation des francophones d’Orléans a eu pour corollaire la mise en place de solides institutions depuis les années 70 : l’ouverture d’une dizaine d’écoles, la création du Mouvement d’implication francophone d’Orléans (MIFO) qui accueille de nombreux spectacles en français, ou encore la fondation de la paroisse Sainte-Marie d’Orléans. Toujours est-il que la toponymie des rues, des parcs, et des édifices publics peine à refléter cette présence française. Un constat que la SFOPHO considère comme un autre cheval de bataille.

Bilinguisme officiel. Intégré dans la communauté urbaine de la Ville d’Ottawa en 2001, Orléans n’est plus identifiée aujourd’hui comme une ville. Conséquence? Le destin de ce quartier est entre les mains de la Ville d’Ottawa dont la proportion de francophones est bien plus faible qu’à Orléans. Sur le dossier du bilinguisme officiel, le maire d’Ottawa, Jim Watson, reste opposé à l’idée. Une position aussi plus ou moins défendue par le conseiller du quartier Orléans, Bob Monette. Un statu quo qui limite les possibilités dans le long terme de voir la Ville d’Ottawa légiférer sur un possible affichage commercial bilingue à Orléans. La majorité des secteurs (automobile, ameublement, sports) de cette ville-banlieue reste sous le joug de l’unilinguisme. « L’affichage est tellement anglophone à Orléans, surtout le boulevard St-Joseph et le chemin Innes », déplore M. Patry.