Carol Jolin, candidat à la présidence de l’AFO

Le président sortant de l'AEFO, Carol Jolin.Archives, #ONfr

OTTAWA – Le président sortant de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO), Carol Jolin, sera candidat à la succession de Denis Vaillancourt à la présidence de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), a appris #ONfr.

BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet

Pressenti au moment de l’ouverture des candidatures à la présidence de l’AFO, la candidature de Carol Jolin a été confirmée par l’intéressé jeudi 18 août.

« Cela fait un moment que j’y pense, c’est le fruit d’une mûre réflexion. Cette semaine, j’ai écrit à 300 organismes membres de l’AFO afin de leur expliquer ma volonté de me présenter à la présidence. Désormais, je dois juste déposer mon dossier », résume-t-il.

Bien connu du milieu de l’éducation, Carol Jolin a occupé la présidence de l’AEFO durant deux mandats consécutifs, représentant plus de 10000 enseignantes et enseignants franco-ontariens. À la tête du syndicat depuis 2012, il ne pouvait pas se représenter. Le 1er septembre, il passera donc le flambeau à Rémi Sabourin, sans pour autant vouloir délaisser la francophonie ontarienne.

« Au sein de l’AEFO, outre le travail syndical, il y a également la lutte pour le fait français. Cela fait partie de notre mandat. L’AEFO a été de toutes les causes francophones dans la province et cela m’intéresse encore de travailler à faire avancer les dossiers », explique le tout juste retraité de l’éducation.

M. Jolin a travaillé pendant près de trente ans dans le milieu de l’éducation. Originaire de la région de Bellechasse, au Québec, il est venu s’établir en Ontario il y a 32 ans. D’abord établi à Welland, dans le sud de la province, il a ensuite enseigné à Barrie, puis à Orléans. Actif au sein de l’AEFO depuis 1992, il a été président de son unité locale dans la région de Simcoe, puis président à temps plein de l’unité Centre-Est catholique de l’AEFO pendant cinq ans. Il a également siégé au Bureau des gouverneurs de la Fédération des enseignantes et des enseignants de l’Ontario (FEO).

Outre sa carrière en éducation, il s’est également investi dans le conseil d’administration de la radio communautaire francophone d’Ottawa CJFO, devenue depuis Unique FM, au moment de se battre pour obtenir une licence auprès du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC).

Réseau politique

Sa carrière dans le milieu de l’éducation lui fait un point commun avec le président sortant de l’AFO, Denis Vaillancourt.

« Nous avons plus de points communs que de différences, Denis et moi. Tous les deux, nous sommes des rassembleurs. La seule différence peut-être, c’est mon expérience dans le milieu politique, issue de ma carrière dans le monde syndical au sein de l’AEFO. Cela m’a permis d’établir un réseau de contacts politiques dont pourrait bénéficier l’AFO. »

Au cours de sa présidence à la tête du syndicat francophone, M. Jolin a mené plusieurs batailles, dont récemment deux délicates négociations avec le gouvernement provincial. En 2012, il a négocié une entente qui prévoyait entre autres un gel salarial de deux ans, des jours de perfectionnement non payés, une réduction du nombre de congés de maladie et la suspension de tout débrayage. En septembre 2015, il a conclu une nouvelle entente après 13 mois de non-renouvellement des contrats de travail. Aujourd’hui, il estime que ces expériences peuvent profiter à l’organisme porte-parole des 611500 Franco-Ontariens.

« Même si nous n’avons pas toujours été d’accord avec le gouvernement, cela nous a appris à travailler ensemble pour trouver des solutions. C’est une de mes qualités : savoir trouver des solutions. »

Dossiers prioritaires

S’il est élu à la présidence de l’AFO, M. Jolin cible plusieurs dossiers qu’il juge prioritaires, dont le projet d’université franco-ontarienne, mais également l’immigration francophone, la pénurie de personnel enseignant francophone, la disponibilité des services de santé en français, notamment en matière de santé mentale, ainsi que le bilinguisme de la Ville d’Ottawa.

« Il y a aussi les nombreuses recommandations du commissaire aux services en français qui doivent être appuyées et pour lesquelles un suivi est nécessaire », juge-t-il.

Mais ces dossiers n’avanceront pas uniquement grâce au futur président, prévient celui qui a été membre du conseil d’administration de l’AFO pendant deux ans.

« L’AFO, ce n’est pas un one-man-show! Il y a un conseil d’administration pour fixer les orientations et les priorités de l’AFO dans son rôle de rassembleur des organismes franco-ontariens et de la communauté. »

Après avoir parcouru la province pendant les quatre dernières années, M. Jolin se dit donc prêt à continuer.

« Je connais bien les dossiers et l’ensemble de la province. J’ai établi des contacts partout en Ontario comme président de l’AEFO et je pense avoir ce qu’il faut pour bien faire le travail. »

L’élection du nouveau président de l’AFO se fera lors de sa onzième assemblée générale annuelle le dimanche 30 octobre, à Sudbury.