Brown persiste et signe : il ne s’excusera pas auprès de Wynne

Patrick Brown
L'ancien chef du Parti progressite-conservateu r de l'Ontario, Patrick Brown. Crédit image: Maxime Delaquis

TORONTO – Le chef du Parti progressiste-conservateur (Parti PC) de l’Ontario, Patrick Brown, ne présentera pas d’excuse à la première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne pour les propos tenus mardi en mêlée de presse.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

Devant les journalistes à Queen’s Park, Patrick Brown a martelé son message : « Kathleen Wynne nous a offert un triste spectacle avec cette menace de poursuite sans fondement et nous allons l’ignorer », a-t-il déclaré.

Le chef du Parti PC n’a pas voulu spécifier s’il croyait réellement les propos qu’il a tenus ou s’il avait simplement fait une erreur de langage.


« Hier, nous avons eu droit à un triste spectacle et il est important de passer par dessus cela car ces menaces sont sans fondements » – Patrick Brown


Par voie de communiqué, Jack Siegel, l’avocat de la première ministre Wynne, a indiqué être déçu de la réponse de M. Brown.

« La critique politique est une chose, mais en tant que personnage public, on aurait pu croire que M. Brown reconnaîtrait des propos mensongers à des propos diffamatoires. Même les proches de Patrick Brown ont déclaré hier qu’il avait fait une erreur de langage », a-t-il commenté.

M. Siegel note que la suite de la procédure viendra de la part de sa cliente.

Mardi, lors d’une mêlée de presse, Patrick Brown a laissé entendre que c’était Mme Wynne qui faisait face à des accusations, bien que la première ministre ait été appelée comme témoin, mercredi.

« Il est incroyable que nous ayons une première ministre en devoir devant les tribunaux et qui répond à des allégations de corruption », a dit M. Brown.

Le cabinet d’avocat qui représente la première ministre de l’Ontario a donné jusqu’à la fin de la journée jeudi pour que Patrick Brown retire ses propos, sans quoi une action en justice sera lancée par la première ministre Wynne contre lui.

Une onde de choc politique

Deb Matthews, la vice-première ministre de l’Ontario, s’est dite « énormément » déçue par la réponse de Patrick Brown.

« Il y a un principe au Canada qui dit que nous ne pouvons pas tenir de propos diffamatoires envers un autre politicien. Au Canada, nous nous attendons à ce que ça ne soit pas le cas », a-t-elle lancé.


« Il (Patrick Brown), sait qu’il a tenu des propos qui étaient faux (…) Il est un avocat, il sait exactement ce qu’il a fait et il pourrait tout régler très simplement en s’excusant » – Deb Matthews


La chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario, Andrea Horwath, ne s’est pas formalisée des menaces de poursuites lancées par la première ministre.

« Ils peuvent continuer de se chicaner entre eux (…), mais moi je sais ce que je vais faire, c’est-à-dire, travailler pour les gens de l’Ontario », a-t-elle expliqué.

L’affaire, surnommée Sudburygate, est toujours devant les tribunaux et la première ministre Wynne ne fait face à aucune accusation dans cette affaire.

Un précédent politique

En 2014, Kahtleen Wynne avait déposé une poursuite de 2 millions de dollars contre l’ancien chef du Parti PC, Tim Hudak, pour des propos qu’il avait tenus sur le scandale des centrales aux gaz de Mississauga et d’Oakville.

M. Hudak avait alors indiqué que Mme Wynne avait « probablement ordonné » la destruction présumée de documents gouvernementaux.