Bilan 2015 : année survoltée à Queen’s Park

Avant les changements de règles, les partis politiques tentent de renflouer leurs caisses.

L’année 2015 tire à sa fin et l’équipe d’#ONfr fait le bilan de l’actualité qui a marqué le dernier calendrier sur la scène politique et dans la francophonie canadienne. Voici ce qui a retenu l’attention à Queen’s Park.

UN CHIFFRE

80
Le gouvernement libéral de Kathleen Wynne s’est donné l’objectif de réduire d’ici 2050 les émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’Ontario de 80% par rapport à ce qu’elles étaient en 1990. La province a fait connaître en 2015 son intention de rejoindre un marché du carbone avec le Québec et la Californie, et auquel le Manitoba a aussi dit vouloir se greffer. Mais il faudra plus. Une stratégie détaillée est attendue en 2016. On sait d’ores et déjà qu’elle ciblera la pollution par les transports et les immeubles. L’Ontario a réussi jusqu’ici à réduire ses émissions de GES de 6% par rapport ce qu’elles étaient il y a un quart de siècle.

UNE CITATION

« Nous élargissons l’actionnariat d’Hydro One. Ça va améliorer le rendement d’Hydro One sur le long terme. Et ça va débloquer des milliards de dollars pour le bénéfice des Ontariens. »

C’est ainsi que le grand argentier Charles Sousa a présenté, dans le discours du budget 2015 de l’Ontario, son projet de privatisation jusqu’à 60% de la société de distribution et de transmission d’électricité Hydro One pour investir jusqu’à 4 milliards $ dans l’infrastructure. Un projet controversé qui a alimenté les débats parlementaires tout au long de l’année.

UNE PERSONNALITÉ

Ed Clark
L’économiste et ex-banquier de Toronto a été au cœur de toutes les grandes transformations de l’appareil gouvernemental de l’Ontario en 2015. C’est lui qui a convaincu les libéraux de Kathleen Wynne de privatiser jusqu’à 60% de la société de distribution et de transmission d’électricité Hydro One pour investir dans l’infrastructure. Il a aussi été le maître d’œuvre de la vente de bière dans les supermarchés de la province, une première depuis la fin de la prohibition en 1927.

UN LIEU

Sudbury
Il faut vraiment avoir vécu sous une roche toute l’année pour ne pas avoir entendu parler de l’élection partielle du 5 février dans la circonscription du Nord-Est ontarien. Le scrutin qu’a remporté le libéral Glenn Thibeault a engendré pas une, mais deux enquêtes criminelles. Et des centaines de questions dans la Législature. Fin septembre, la Police provinciale de l’Ontario a déposé une accusation de trafic d’influence et une autre d’incitation à commettre un geste illégal contre Gerry Lougheed Jr dans cette affaire. L’organisateur libéral a été cité à procès pour avoir fait miroiter une offre d’« emploi ou une nomination » à un ex-candidat de sa formation, Andrew Olivier, pour que celui-ci cède sa place à M. Thibeault, un ancien député fédéral plus connu.

UN DATE

9 mai
Patrick Brown en a surpris plus d’un lorsqu’il s’est hissé à la tête du Parti progressiste-conservateur de l’Ontario, ce jour-là. Mais l’énigmatique politicien de 37 ans a vraiment fait flèche de tout bois tout au long de la course à la chefferie, allant chercher par milliers les appuis en-dehors des cercles traditionnels de sa formation. Début septembre, l’ancien député fédéral de Barrie s’est fait élire au provincial dans la circonscription voisine de Simcoe-Nord. Depuis, le nouvel homme fort de l’opposition à Queen’s Park talonne le gouvernement sur la gestion des hôpitaux et s’oppose à la privatisation d’Hydro One. Le Parti PC a aussi, pour la première fois, le chef le plus bilingue dans la Législature. Un chef qui a d’ailleurs promis aux Franco-Ontariens leur propre université.