« Beaucoup de choses ont changé avec la crise »

Le président-directeur général de l'Hôpital Montfort, Dr Bernard Leduc. Crédit image: Patrick Imbeau

[MONTFORT, 20 ANS APRÈS]

OTTAWA – À la veille du vingtième anniversaire du grand ralliement de l’Hôpital Montfort, #ONfr s’est entretenu avec le président-directeur général de l’établissement, Bernard Leduc. Pour lui, la période après 2002, date de la victoire définitive devant les tribunaux, représente avant tout « des années de frénésie ».

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

« La crise a bien sûr été une période difficile. Mais nous sommes dorénavant plus avancés que jamais dans le développement de l’hôpital. Beaucoup de choses ont changé avec la crise. À partir de là, nous avons développé beaucoup de partenariats avec le gouvernement. »

Quelques comparaisons entre la crise et 2017? D’après les données de l’établissement, l’hôpital est passé de quelque 700 employés à 1 800 aujourd’hui. « L’hôpital a doublé de superficie et de volume » soutient Dr Leduc.

Inauguré en 2010, le « Nouveau Montfort » avait effectivement permis la rénovation des édifices existants et l’ajout d’environ 450 000 pieds carrés. Le tout pour 300 millions de dollars.

Les accouchements, auparavant au nombre de 1700, se chiffrent maintenant à 3 200 par année. Quelque 53 000 visites à l’urgence ont maintenant lieu.

En 2013, année de son soixantième anniversaire, l’Hôpital Montfort avait pris également un virage important en devenant un centre universitaire, concrètement la confirmation officielle par la province de son programme d’enseignement. « L’objectif était avant tout de former une relève », explique Dr Leduc.

Selon le président-directeur, l’hôpital assurerait la formation en français de médecins et professionnels de la santé en Ontario. D’après les chiffres, 178 étudiants en médecine seraient présents dans les locaux de l’établissement.

Carrefour de la santé d’Orléans

Projet d’avenir numéro 1 cité par l’hôpital? La conclusion du Carrefour de la santé d’Orléans dans l’Est d’Ottawa. Lors de son ouverture, le centre devrait comprendre une clinique de soins ambulatoires, des services de santé mentale, gériatriques et mieux-être, une imagerie diagnostique et un service de réadaptation active.

Un projet pour lequel l’hôpital est partenaire avec le RLISS de Champlain et le gouvernement d’Ontario. L’établissement a d’ailleurs annoncé récemment  la firme d’architectes pour la première phase du projet.

« Il s’agit de donner un centre d’excellence clinique à Orléans », précise Dr Leduc. Aux dernières nouvelles, aucune date d’ouverture n’avait pour l’instant été fixée.

Francophonie

L’institution bilingue qui dessert 1,2 million de personnes annuellement dans les deux langues officielles, assure « respecter » le bilinguisme dans ses critères d’embauche.

Les chiffres vont à l’avantage de l’Hôpital Montfort puisque 7 045 des professionnels de la santé à Ottawa seraient capables de s’exprimer en français, soit 41,9 % de cet échantillon de population dans la ville en 2011, d’après les données de Statistique Canada.

En 2010, le centre hospitalier avait érigé un monument de la francophonie à quelques encablures de son entrée.

En septembre dernier, l’hôpital appuyait officiellement la désignation bilingue de la Ville d’Ottawa dans un communiqué en soutien aux militants francophones.

Tout au long de la semaine, #ONfr revient sur le vingtième anniversaire du grand ralliement de SOS Montfort. Pour en savoir plus : http://onfr.tfo.org/